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Par annee
Hobbes et la toute-puissance de Dieu
Thomas Hobbes (1588-1679) ouvre, avec le Léviathan, de nouvelles perspectives en philosophie politique, mais aussi en logique, en physique et en métaphysique. C’est l’inventeur de la notion d’état de nature, et du pacte fondateur de la société civile qui permettrait d’en sortir. Son œuvre, considérée tantôt comme annonciatrice de l’athéisme contemporain et tantôt comme fidèle au christianisme, est au centre du débat qui divise, depuis la fin du XIXe siècle, historiens et philosophes sur le thème de la sécularisation de la pensée politique moderne.
Contrairement aux théologiens médiévaux dont il s’inspire, Hobbes n’inscrit plus sa réflexion politique dans l’horizon du salut éternel, mais, selon Luc Foisneau, dans l’horizon de la mortalité humaine. Quelles sont les conséquences d’un tel changement de perspective ? Principalement une égalité naturelle entre les hommes : celle-ci anticipe de manière fulgurante la célèbre critique rousseauiste du droit du plus fort et nous met en demeure de penser autrement la constitution du politique, la toute-puissance de l’État protégeant les hommes de la peur qu’ils s’inspirent mutuellement. Plus largement, cet ouvrage montre en quoi la thèse d’une domination de Dieu par nature contribue à l’élaboration d’une anthropologie politique, au déploiement d’une théorie de la souveraineté et à une critique de la théologie politique.
Décider ensemble
La fabrique de l'obligation collective
On tend à prêter trop ou trop peu à la décision collective. Pour certains, cette notion qui renvoie aux assemblées, comités, commissions, corps électoraux et aux divers groupes amenés à faire des choix, aurait le pouvoir d’établir une communauté ; pour d’autres, elle ne serait qu’une technique de sélection entre différentes options. C’est sur la ligne de crête entre le fantasme de l’auto-institution et la vision procédurale, que chemine l’ouvrage de Philippe Urfalino et que se révèle son originalité.
Car l’auteur change entièrement la perspective que l’économie ou les sciences sociales ont privilégiée jusqu’alors : bien plus qu’un mécanisme de coordination entre une pluralité d’acteurs, il voit dans la décision collective un phénomène normatif, le moment de la formation d’une obligation. Car décider n’est pas seulement choisir, c’est aussi produire l’obligation d’agir et de se soumettre à la décision. C’est parce que cette dernière est prise au nom d’un tout dont les protagonistes sont les parties qu’elle parvient à s’imposer comme l’expression acceptable de la volonté commune. À ce titre, la décision collective n’est pas le fait d’un agrégat d’individus, mais celui d’un collectif. D’où les questions : qu’est-ce qu’un corps délibérant ? Qu’est-ce qu’une délibération collective ? Quelles sont les conditions sous lesquelles il est justifié de se soumettre à la décision prise ?
À partir de nombreux cas empiriques, empruntés à un large échantillon de sociétés et d’époques, l’auteur répond à ces interrogations, proposant ainsi une théorie sociologique de la décision collective.
L'Ambivalence politique de l'islam
Pasteur ou Léviathan ?
Comment l’islam parvient à déstabiliser la politique des modernes ou à défier la sécularisation ? Ce livre propose une enquête généalogique de la pensée du politique dans la tradition islamique. Il montre que la dynamique de cette pensée n’est pas réductible à l’opposition entre la lettre et l’esprit, entre la shari’a et la mystique, ni même entre les deux courants majeurs de cette religion, à savoir le sunnisme et le shi’isme. À travers les analyses d’Anoush Ganjipour, on constate que toutes ces oppositions renvoient à deux paradigmes d’autorité qui cohabitent dans ce monothéisme : le paradigme pastoral et le paradigme monarchique. C’est cette cohabitation qui polarise la structure théologico-politique de l’islam et rend ambivalent le rapport de cette religion au gouvernement des hommes.
Sous cette nouvelle lumière, la tradition islamique se découvre autrement : une tradition qui, dans son histoire, mobilise constamment son héritage grec ou ses sources communes avec les deux autres religions du Livre pour penser les différentes formes de combinaison entre les deux paradigmes, et pour repenser à chaque fois le rapport du religieux au politique. Comme si, par cet effort continu, la tradition islamique avait cherché à réaliser une possibilité monothéiste différente par rapport à celles explorées dans le judaïsme et le christianisme.
Les modernes ont voulu penser la politique entre Athènes et Jérusalem. Ce livre invite à y ajouter désormais un troisième pôle : La Mecque.
Dictionnaire des philosophes français du XVIIe siècle. Volume I - II
Acteurs et réseaux du savoir
Ce dictionnaire révèle les réseaux intellectuels des philosophes et des savoirs du Grand Siècle qui ont transformé notre compréhension de l'homme moderne. Huit introductions thématiques, 690 entrées et un index historique en font l'instrument indispensable à l’exploration nouvelle des territoires de la philosophie du XVIIe siècle.
Le Soleil noir du paroxysme
Nazisme, violence de guerre, temps présent
Ce livre de Christian Ingrao a deux facettes. D’une part, c’est un texte d’historien sur des objets historiques situés : les discours, les représentations et les émotions des acteurs du génocide nazi ; le suicide de guerre en Allemagne et au Japon en 1945 ; la médecine d’urgence face aux attentats du 13 novembre 2015. Captivant. D’autre part, c’est un essai pour penser l’histoire, qui expérimente des rapprochements conceptuels et disciplinaires, qui analyse et met à l’épreuve notions et méthodes. Éclairant.
À la fois livre d’histoire et livre sur l’histoire, il présente au lecteur l’œuvre et la fabrique, dans un va-et-vient entre théorie et pratique qui fait la force du propos. Ainsi, la notion de paroxysme est d’abord analysée comme outil théorique pour l’historien, puis appliquée à des objets historiques qui en sont des figures et dont l’auteur est un spécialiste.
On découvre l’historien au travail, réfléchissant sur sa démarche et ses concepts avant de les mettre en œuvre pour explorer des passés utiles pour comprendre le présent.
Tirant le bilan de vingt années d’enquête sur le nazisme et la violence de guerre aux xxe et xxie siècles, Christian Ingrao entreprend d’esquisser aussi « un avenir désirable pour l’histoire du temps présent ».
Un livre d’histoire en même temps qu’un regard sur l’histoire de demain.
Qu’est-ce que résister ?
Durant l’Occupation, dans un pays sous le choc, rares sont celles et ceux à refuser d’emblée la défaite. À travers quelques figures qui ont incarné ce combat l’historien Julien Blanc répond à toute une série de questions : Comment est née puis s’est développée la Résistance ? Qui étaient les résistants et quelles étaient leurs motivations ? En quoi cette expérience politique a-t-elle constitué un engagement d’un genre nouveau ? Que reste-t-il aujourd’hui de cette lutte ? Julien Blanc est spécialiste des premiers pas de la Résistance (sujet longtemps peu traité par les chercheurs) à l’automne 1940 et évoque ces pionniers de la Résistance qui initièrent la lutte contre un occupant qui semblait invincible.
La raison ou les dieux
Dans son précédent ouvrage, Lumières du Moyen Âge (2015), Pierre Bouretz rouvrait à nouveaux frais un dossier capital pour l’histoire occidentale : les relations entre philosophie et théologie.
La raison ou les dieux s’ancre dans l’Antiquité tardive « néoplatonicienne », souvent décrite à grands traits comme celle d’un retour à Platon, d’une « divinisation » de celui-ci et d’un tournant « théologique » du rationalisme grec. Est-ce à dire que ce moment fut celui d’un choix entre la raison et les dieux ?
Platon déjà voyait chez les Barbares des formes de sagesses supérieures à celle des Grecs. Plutarque pouvait sans embarras servir Apollon dans son temple de Delphes, admirer Isis et cultiver le platonisme. Jusqu’à la fin de l’Antiquité, les plus grandes figures de la philosophie se nourrirent de théologies allogènes. Mais le rapport de ces philosophes à leurs dieux nous demeure mystérieux. Plus mystérieuse encore, une affaire inaugurée dans la génération des successeurs de Plotin par Porphyre et Jamblique, sous couvert d’une fiction égyptienne et autour d’un mot neuf : celui de « théurgie ». Fallait-il compléter la vie théorétique par un rapport actif avec les dieux ? Était-il question de les soumettre au bon vouloir des hommes ? Des pratiques étranges et venues d’ailleurs étaient-elles autre chose qu’une forme de la magie depuis toujours condamnée par les philosophes ?
Pierre Bouretz construit une vaste enquête au travers de laquelle on découvre Plotin combattant les gnostiques, Porphyre ferraillant contre les chrétiens, les derniers philosophes platoniciens en quête de vestiges des dieux anciens. Il remonte à l’origine de leur admiration pour les « sagesses barbares », décrit l’entrée dans l’imaginaire des Grecs de Mages disciples de Zoroastre, de théurges chaldéens et d’Hermès Trismégiste, interroge leurs visions concurrentes de la « voie qui mène au bonheur ». Il montre enfin qu’après une éclipse d’un millénaire environ, cette histoire se rejouerait dans des conditions nouvelles à la Renaissance.
Léontine Zanta : Histoire oubliée de la première docteure française en philosophie
Léontine Zanta (1878-1942) est la première femme française docteure en philosophie. Transgression symbolique, popularité médiatique, la reconnaissance d'une femme philosophe ne s'était jamais présentée comme telle sous la République. Si son caractère de pionnière résonne comme une évidence, à tel point que la doctoresse inspirera même la jeune Simone de Beauvoir dans son désir d'étudier la philosophie, pourquoi a-t-elle alors été oubliée de nos mémoires ? Une enquête intellectuelle, dont cette biographie est le résultat, était donc nécessaire pour nous mettre face à ce destin déroutant.
Imaginer l'autonomie
Castoriadis, actualité d'une pensée radicale
Ce recueil d’hommage à Cornélius Castoriadis, près de 20 ans après sa disparition, présente une série de discussions et de perspectives construites à partir des thèmes directeurs de sa pensée : l’auto-institution de la société et l’autonomie du sujet, l’imaginaire social, la défense de l’idée de révolution inséparable d’une critique du marxisme, etc. Des grands noms de la philosophie contemporaine (V. Descombes, B. Karsenti, F. Lordon…), de la sociologie (I. Théry…) explicitent ce qu’ils doivent à Castoriadis et montrent combien sa pensée reste inspirante à un moment de crise écologique et démocratique du capitalisme tardif.
Le père Seromba
Destructeur de l’Église de Nyange (Rwanda, 1994)
Le crime de génocide est imprescriptible, mais il n’est pas indélébile pour autant. Il est par excellence, dans les mots de Jean-Pierre Karegeye, le crime « qui ne porte pas toutes ses traces ». Il ne suffit pas aujourd’hui de se rendre sur la scène de crime pour comprendre ce qui s’est produit dans la paroisse du père Seromba. Ce que l’on désigne comme Nyange est resté un souvenir : celui de la vie avant 1994 et celui de l’extermination. Ce livre fait le choix de restituer la parole des acteurs sociaux, d’écouter, au détour de leurs hésitations, dans leur désespoir et leur dignité, ces récits qui se sont fait entendre au coeur du Tribunal Pénal International pour le Rwanda.
La Grande Guerre dans tous les sens
Stéphane Audoin-Rouzeau, directeur d’études, École des hautes études en sciences sociales.
Nicolas Beaupré, professeur, École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques.
Annette Becker, professeure émérite, université Paris-Nanterre.
Bruno Cabanes, professeur, Ohio State University (États-Unis).
Annie Deperchin, Centre d’histoire judiciaire UMR 8025, université de Lille.
Franziska Heimburger, maîtresse de conférences, Sorbonne Université.
John Horne, professeur émérite, Trinity College Dublin (Irlande).
Heather Jones, professeure, University College London (Royaume-Uni).
Gerd Krumeich, professeur émérite, Université Heinrich Heine de Düsseldorf (Allemagne).
Anne Rasmussen, directrice d’études, École des hautes études en sciences sociales.
Jay Winter, professeur émérite, Yale University (États-Unis).
Laurence van Ypersele, professeure, Université catholique de Louvain (Belgique).
Macron, les leçons d'un échec
Dans la ligne de l’analyse développée dans Comprendre le malheur français, ce livre analyse les réussites et les échecs d’un quinquennat pas comme les autres.
La droite et la gauche.
Histoire et destin
La loi naturelle et les droits de l’homme
Essai de philosophie pratique
La doctrine des droits de l'homme est devenue l'unique référence légitime pour ordonner le monde humain et orienter la vie sociale et individuelle. Dès lors, la loi politique n'a plus d'autre raison d'être que de garantir les droits humains, toujours plus étendus. La loi ne commande plus, ne dirige plus, n'oriente plus : elle autorise. Elle ne protège plus la vie des institutions - qu'il s'agisse de la nation, de la famille, de l'université -, mais donne à tout individu l'autorisation inconditionnelle d'y accéder. L'institution n'est donc plus protégée ni réglée par une loi opposable à l'individu ; celui-ci jouit d'un droit inconditionnellement opposable à l'institution. Pierre Manent montre que cette perspective livre les éléments constituants de la vie humaine à une critique arbitraire et illimitée, privant la vie individuelle comme la vie sociale de tout critère d'évaluation. Une fois que sont garantis les droits égaux de faire telle action ou de conduire telle démarche, il reste à déterminer positivement les règles qui rendent cette action juste ou cette démarche salutaire pour le bien commun. La loi naturelle de la recherche du bien commun se confond avec la recherche des réponses à la question : comment orienter ou diriger l'action que j'ai le droit de faire ?
ISBN : 978-2130787532
L'Europe : Encyclopédie historique
De la fin de l'Antiquité à nos jours circulent les cultures, se métissent les peuples, se transforment les sociétés, s'étendent les pouvoirs au sein d'une Europe aux dimensions variables selon les époques et ses rapports changeants avec le reste du monde. L'Europe livre tous les éléments indispensables pour comprendre la multiplicité des strates, des conflits ou des échanges qui ont fait naître, déployé ou remodelé ce continent. Celui-ci cumule paradoxes et contradictions historiques : à la fois fort et faible, temporairement réuni ou profondément divisé ; y alternent phases d'expansion et de repli, périodes de certitude et de supériorité proclamée et moments de dépression ou de décadence réelle ou supposée. En ressort un portrait polyphonique et dynamique, raisonné et critique, d'une civilisation, une et plurielle, à bien des égards plus unie qu'on ne le croit, dont l'histoire tour à tour exalte, instruit ou désespère. Ce faisant, L'Europe offre le guide d'exploration nécessaire au moment crucial que nous traversons : une organisation des savoirs à la fois chronologique et thématique ; une présentation des cultures matérielles et immatérielles ; la diversité spatiale et temporelle des Europes ; la pluralité productive des approches historiques : intellectuelle, politique, économique, sociale, technique, religieuse, culturelle, symbolique ; la contribution multinationale de plus de 430 spécialistes.
ISBN : 2330106432
Iceland’s Financial Crisis
The Politics of Blame, Protest, and Reconstruction
This edited volume offers the most wide-ranging treatment of the Icelandic financial crisis and its political, economic, social, and constitutional consequences. Interdisciplinary, with contributions from historians, economists, sociologists, legal scholars, political scientists and philosophers, it also compares and contrasts the Icelandic experience with other national and global crises. It examines the economic magnitude of the crisis, the social and political responses, and the unique transitional justice mechanisms used to deal with it. It looks at backward-looking elements, including a societal and legal reckoning – which included the indictment of a Prime Minister and jailing of leading bankers for their part in the financial crisis – and forward-looking features, such as an attempt to rewrite the Icelandic constitution. Throughout, it underscores the contemporary relevance of the Icelandic case. While the Icelandic economic recovery has been much quicker than expected; it shows that public faith in political elites has not been restored.
This text will be of key interest to scholars, policy-makers and students of the financial crisis in such fields as European politics, international political economy, comparative politics, sociology, economics, contemporary history, and more broadly the social sciences and humanities.
Revue française de science politique
Écrits de résistance
Édition critique établie par Vincent Duclert
Prix : 14 euros
De Liberté, liberté chérie qui raconte les tentatives de l’auteur de poursuivre le combat en 1940 puis son évasion de prison après sa condamnation pour désertion, aux discours qu’il prononça à la radio en 1944-1945 alors qu’il était en charge du ministère de l’Économie nationale, c’est l’engagement dans la guerre par un acteur de la France Libre qui est ici raconté à la première personne.
Le lecteur trouvera notamment dans ce recueil les notes tenues quotidiennement par Pierre Mendès France lors de périlleuses missions aériennes sur l’Europe occupée au sein du mythique Groupe Lorraine, dans lesquelles il décrit le quotidien et le courage de ces aviateurs dont beaucoup perdront la vie, une petite armée qui symbolisa la France combattante et sauva l’honneur.
Les Écrits de résistance de Pierre Mendès France représentent un témoignage essentiel et incontournable du combat militaire, civique et patriotique d’un des plus éminents responsables politiques français du XXesiècle. Souligner sa résistance personnelle à la dictature vichyste et son engagement dans la France Libre constitue à la fois un devoir d’histoire et un acte de mémoire pour aujourd’hui.
Jaurès contemporain
Ce livre d’ampleur inédite, soutenu par d’importantes institutions (Fondation Jean-Jaurès, Fondation Gabriel-Péri, Société d’études jaurésiennes, Ligue de l’enseignement), fruit d’un grand projet collectif, rassemble les contributions des spécialistes venus de tous les horizons de la recherche jaurésienne. La mémoire de Jaurès s’y déploie, avec force et clarté.
ISBN : 2708969986
Robespierre. L'homme qui nous divise le plus
ISBN : 2072820928
Jaurès contemporain
Jaurès est "contemporain" des rêves de liberté et des violences de l'histoire, en son temps comme au nôtre. Ce message résonne aujourd'hui dans la société, en politique et particulièrement chez les femmes et les hommes de gauche qui se reconnaissent dans l'héritage jaurésien. Et ils sont nombreux. Penser avec Jaurès, c'est imaginer l'avenir et se donner les moyens de le construire et d'agir. Ce livre d'ampleur inédite, soutenu par d'importantes institutions, fruit d'un grand projet collectif, rassemble les contributions de spécialistes venus de tous les horizons de la recherche jaurésienne. La mémoire de Jaurès s'y déploie, avec force et clarté.
ISSN : 978-2708969988
ISBN : 2708969986
Actualité d'une pensée radicale
Hommage à Cornelius Castoriadis
Les textes réunis dans ce volume sont issus d’un colloque, organisé par le Centre de Recherche Sociologiques et Politiques RaymondAron (CESPRA) de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) et par le Laboratoire de Changement Social et Politique (LCSP) de l’Université Paris-Diderot-Paris 7, conjointement avec l’Institut Mémoire de l’Edition Comtemporaine (IMEC) et l’Asso - ciation Castoriadis.
ISBN : 978–91–980081–4–2
THE ETHICS OF WAR AND PEACE REVISITED
Moral Challenges in an Era of Contested and Fragmented Sovereignty
How do we frame decisions to use or abstain from military force? Who should do the killing? Do we need new paradigms to guide the use of force? And what does "victory" mean in contemporary conflict?
In many ways, these are timeless questions. But they should be revisited in light of changing circumstances in the twenty-first century. The post-Cold War, post-9/11 world is one of contested and fragmented sovereignty: contested because the norm of territorial integrity has shed some of its absolute nature, fragmented because some states do not control all of their territory and cannot defeat violent groups operating within their borders. Humanitarian intervention, preventive war, and just war are all framing mechanisms aimed at convincing domestic and international audiences to go to war—or not, as well as to decide who is justified in legally and ethically killing. The international group of scholars assembled in this book critically examine these frameworks to ask if they are flawed, and if so, how they can be improved. Finally, the volume contemplates what all the killing and dying is for if victory ultimately proves elusive.
L'ABéCédaire de Raymond Aron
La Lutte clandestine en France. Une histoire de la Résistance
1940-1944
Les archives
Les archives sont à la source de l’histoire et sont mobilisées par les sciences sociales, autant qu’elles restituent les activités des administrations, des associations, des entreprises… L’exigence actuelle de transparence publique, la recrudescence des conflits mémoriels placent aujourd’hui archivistes, généalogistes, historiens et citoyens devant des enjeux considérables, proprement politiques et de portée internationale.
Cet ouvrage se propose de guider le lecteur à travers cet univers mal connu en présentant les transformations de la législation, les mutations institutionnelles des services de conservation et de communication, les défis nouveaux des usages des archives et de l’entrée dans l’ère du document numérique.
Errances
Jamais un marin n'avait autant marché que lui.
Des côtes danoises du Jutland à la péninsule du Kamtchatka, il devait unir la terre et l'eau sur une même carte du monde.
Il arpenta les steppes et les forêts de la Tartarie, franchit ses monts et ses vallées, descendit ses rivières. Il atteignit la pointe nord de l'Extrême-Orient, traversa la partie septentrionale de l'océan Pacifique et vit la Grande Montagne sur les rivages de l'Amérique. Avec les vents contraires, les complications du pouvoir et la pensée du retour. Jusqu'au naufrage.
Le récit des tribulations de Vitus Bering (1681-1741), explorateur danois et capitaine qui mena, au tournant du siècle des Lumières, des expéditions titanesques vers les confins de la Sibérie et même au-delà, vers l'Alaska.
Olivier Remaud raconte l'odyssée de ce grand marin que rien n'ennuyait plus que les rivalités politiques et les spéculations des cartographes. Il décrit les choix et les doutes d'un homme de plein vent, né voyageur, qui vécut comme un nomade avant d'échouer sur une île. Une vie dans laquelle une femme d'action, son épouse Anna, joua un rôle majeur. Entre Ulysse et Gulliver, un portrait intime qui se lit comme un roman d'aventures.
L'Église dans l'État
Politique et religion dans la France des Lumières
L’auteur ne se contente pas de passer en revue les grandes controverses qui se sont succédé dans le sillage de l’affaire de la bulle Unigenitus, autour des biens ecclésiastiques, des refus de sacrements, de l’état civil des protestants ou de l’expulsion des jésuites. Elle met en évidence le fil rouge qui relie tous ces épisodes ; elle dégage les significations de ces querelles passionnées devenues pour nous inintelligibles ; elle fait ressortir les enjeux de cette recherche d’un impossible équilibre entre les libertés religieuses et les nécessités politiques.
Elle montre enfin comment ces disputes constituent le terreau où s’enracine la pensée des philosophes des Lumières. De l’abbé de Saint-Pierre à d’Holbach, en passant par Montesquieu, Voltaire et Rousseau, la philosophie prend une nouvelle vie en se liant à l’actualité dont elle naît et se nourrit.
Voyage d'un historien à l'intérieur de l'État
L’histoire aime faire des héros des intellectuels qui s’opposent au pouvoir, laissant dans l’ombre la contribution parfois majeure de ce qu’on pourrait appeler les « intellectuels de gouvernement ».
Et pourtant, nul n’imagine que le pouvoir puisse s’affranchir de la contribution du savoir.
Historien, puis recteur de l’Académie de Caen, et enfin conseiller du président de la République François Hollande pour l’éducation, l’enseignement supérieur et la recherche, Christophe Prochasson a fait personnellement l’expérience de cette délicate articulation entre science et action publique, idéal de neutralité théorique et engagement au service de l’Etat. Il en dresse dans ce livre un bilan exigeant, convaincu que la société politique doit demeurer (ou, dans certains cas, redevenir…) une société de savoir si elle veut assurer la justice.
Les génocides
El misterio de la obligación mayoritaria: Un ejercicio de filosofía política normativa
Dick May, une femme à l'avant-garde d'un nouveau siècle
Nombre d'historiens de la Belle Époque ont croisé dans leur travail une certaine Dick May. Mais, jusqu'alors, peu se sont vraiment plongés dans l'existence de cette intellectuelle. Enveloppée dans un pseudonyme masculin aux sonorités américaines, Jeanne Weill a cherché à se dissimuler dans un univers hostile aux femmes. Elle a en partie réussi, puisqu'on avait jusqu'alors perdu sa trace. En remontant les rares pistes laissées par Dick May, on retrace la naissance d'une dreyfusarde engagée dans tous les combats de la Belle Époque. Portée par une inépuisable foi en l'éducation populaire et animée par une énergie rare, Dick May fonde plusieurs institutions d'enseignement supérieur, s'investit corps et âme dans le mouvement des universités populaires. Pour elle, l'instruction est la solution à l'urgente question sociale. Si la Première Guerre mondiale constitue une immense désillusion pour cette idéaliste, elle révèle aussi les permanences d'un antisémitisme et le retour en grâce des forces politiques conservatrices. C'est l'apogée d'une campagne de presse contre Dick May à l'heure de la prétendue Union sacrée. Comment une femme, juive et autodidacte, réussit-elle à devenir une figure incontournable dans les réseaux intellectuels du Paris de la Belle Époque ?
Élie Halévy et L'Ère des tyrannies
Histoire, philosophie et politique au XXe siècle. Études, tome I
Le 28 novembre 1936, devant la Société française de philosophie, Élie Halévy prononçait une conférence de première importance intitulée « l’Ère des tyrannies », devenue deux ans plus tard la pièce maîtresse de l’ouvrage posthume éponyme, L’Ère des tyrannies.
Véritable testament intellectuel, ce livre rassemblait une série d’écrits sur le socialisme et la guerre à même de comprendre la « crise mondiale » sortie de 1914-1918, matrice commune des totalitarismes qui allaient dominer l’Europe. Les penseurs de la démocratie, à commencer par Raymond Aron, Célestin Bouglé, Etienne Mantoux, ou Marcel Mauss surent comprendre tout ce que la pensée d’Élie Halévy recelait de pouvoir de résistance et d’engagement face aux tyrannies.
Cette postérité ne s’est pas démentie même si L’Ère des tyrannies est longtemps restée dans une forme d’éclipse qui fut celle de la philosophie politique elle-même. Il était temps de revenir sur cette conférence et ce livre fondateur. Un colloque jamais organisé en France, tenu les 27 et 28 novembre 2016, à Sucy-en-Brie où vivait Élie Halévy avec sa femme Florence, et à Sciences Po où il enseignait, allait réunir autour de l’œuvre d’Élie Halévy des philosophes, des historiens, des politistes, des sociologues.
De cette rencontre internationale est né ce livre qui se déploie sur le temps des tyrannies pensées par Halévy, sur le temps de la reconnaissance au milieu de la Seconde Guerre mondiale et de ses après, enfin sur le revival que connaît aujourd’hui l’œuvre halévyenne, invitant plusieurs générations de chercheurs, de penseurs et de professeurs à reprendre l’étude de la démocratie alors que s’aggrave une nouvelle crise mondiale.
Penser la politique en Islam
Archives de philosophie
Plutôt que projeter une « raison politique » prédéfinie sur la tradition islamique, le présent dossier part à la recherche des coordonnées d’une raison politique propre à cette tradition. Les quatre articles qui le constituent se penchent sur quelques moments précis de l’histoire de la pensée politique islamique afin de démontrer comment la raison politique en question se développe à travers une démarche dialogique continue, d’abord avec l’héritage grec ou l’enseignement biblique et, plus tard, avec les sources modernes.
Ensemble, ces analyses ponctuelles jalonnent ainsi les étapes de la transformation de la raison politique dans la tradition islamique. Elles visent à exposer la manière dont cette raison se renouvelle et se reconstruit à chaque fois comme une réplique originale par rapport aux raisons politiques élaborées par les Grecs, dans les deux autres religions abrahamiques ou encore chez les modernes. Ce dossier est un effort pour ouvrir un nouvel aperçu sur l’historicité interne de la pensée politique au sein de la tradition islamique.
Délibérer entre égaux
Enquête sur l’idéal démocratique
De la démocratie en France
République, nation, laïcité
« Démocratie providentielle », « démocratie extrême », les notions forgées par Dominique Schnapper, une des grandes voix de la pensée politique française, sont passées dans le langage courant. Elle revient dans ce livre sur les thèmes qui sont aujourd’hui au cœur du débat public : le malaise des populations immigrées, le chômage, la place de l’islam, le rapport à la République et à la nation.
Comment penser la démocratie en France ? Comment fonder des liens entre les individus et les groupes, afin qu’un avenir commun puisse être envisagé ? Loin des idéologues de l’identité comme des défenseurs du multiculturalisme, Dominique Schnapper analyse patiemment ce qui permet la relation à l’autre et donne du sens à la citoyenneté. Racisme, laïcité, remise en cause des institutions, intégration, judaïsme, individualisme et communauté, droits des minorités, aucune question n’est éludée et toutes sont abordées avec la même rigueur scientifique et morale.
Dominique Schnapper, fille de Raymond Aron, est directrice d’étude à l'EHESS, membre honoraire du Conseil constitutionnel, auteur de nombreux ouvrages sur la citoyenneté et la démocratie, dont notamment Diasporas et nations (avec Chantal Bordes-Benayoun) et Travailler et aimer.
Croire en la démocratie, 1933-1944
Textes introduits par Vincent Duclert et annotés par Christian Bachelier
Daily Lives of Muslims.
Islam and Public Confrontation in Contemporary Europe
For many in the West, Islam has become a byword for ‘terrorism’. From 9/11 to the Paris attacks, our headlines are dominated by images of violence and extremism. Now, as the Western world struggles to cope with the refugee crisis, there is a growing obsession with the issue of Muslim integration. Those Muslims who fail to assimilate are branded the ‘enemy within’, with their communities said to provide a fertile breeding ground for jihadists. Such narratives, though, fail to take into account the actual lives of most Muslims living in the West, fixating instead on a minority of violent extremists.
In The Daily Lives of Muslims, Nilüfer Göle provides an urgently needed corrective to this distorted image of Islam. Engaging with Muslim communities in 21 cities across Europe where controversies over 'integration' have arisen - from the banning of the veil in France to debates surrounding Sharia law in the UK - the book brings the voices of this neglected majority into the debate. In doing so, Göle uncovers a sincere desire among many Muslims to participate in the public sphere, a desire which is too often stifled by Western insecurity and attempts to suppress the outward signs of religious difference.
La pensée de Raymond Aron.
Essais et interprétations
Extrait de la préface de Pierre Manent :
"Les contributions réunies dans ce volume mettent en lumière, avec compétence et sobriété, les vertus et les mérites, également rares, d'un penseur politique éminent. Après sa mort en 1983, amis et adversaires pouvaient être enclins à penser que l'étoile de Raymond Aron était condamnée à pâlir en même temps que disparaissait l'ordre ou le désordre politique qu'il avait tant contribué à éclairer. La fin du communisme, et celle de la Guerre froide qui en était la conséquence, allaient nous faire entrer dans un monde nouveau où la démocratie serait définitivement assurée, et qui aurait donc davantage besoin de "théories normatives de la démocratie" ingénieusement déduites que de sagesse politique acquise au prix de l'expérience. Les événements du 11 septembre balayèrent cruellement ces séduisantes illusions. Nous étions de nouveau confrontés à la tragédie de l'histoire. [...] Les auteurs des contributions qu'on va lire sont originaires de plusieurs pays européens et des Etats-Unis d'Amérique. Ils illustrent l'étendue de l'attrait qu'exerce la pensée de Raymond Aron, un attrait qu'ils contribuent à étendre à leur tour et à rendre plus vif."
Avec les contributions de : Serge Audier, Christian Bachelier, Nicolas Baverez, José Colen, Aurelian Craiutu, Giulio De Ligio, Elisabeth Dutartre-Michaut, Bryan-Paul Frost, Carlos Gaspar, Pierre Hassner, Daniel J. Mahoney, Pierre Manent, Sylvie Mesure, Miguel Morgado, Joël Mouric, Scott Nelson, Matthias Oppermann, Serge Paugam, Diogo Pires Aurelio, Perrine Simon-Nahum, Iain Stewart.
Célestin Freinet
Un pédagogue en guerres : 1914 - 1918
Prix : 20€
Si l'armée et la caserne représentent bien les contre-modèles de l'École défendue par Célestin Freinet, la guerre ne compte pas pour rien dans les attentes et les pratiques pédagogiques du célèbre pédagogue. Ce paradoxe fut toujours ignoré.
Aspirant officier de la Première Guerre mondiale, gravement blessé au Chemin des Dames en octobre 1917, membre du parti communiste à partir de 1926, au coeur d'une guerre scolaire en 1932-1933, engagé avec son école sur le front intérieur de la guerre d'Espagne, interné dans les camps français jusqu'en octobre 1941, maquisard sédentaire et membre de la commission départementale de Libération des Hautes-Alpes, l'ouvrage avance, à rebours d'une certaine science de l'éducation, que les pratiques pédagogiques inventées par Célestin Freinet sont inséparables des expériences de guerre de son auteur.
ISBN : ISBN : 9782262036348
Une intiation
Rwanda (1994 - 2016)
Après trois décennies d'un parcours de recherche entièrement consacré, dès l'origine, à la violence de guerre, un " objet " imprévu a coupé ma route. On aura compris qu'il s'agit du génocide perpétré contre les Tutsi rwandais entre avril et juillet 1994, au cours duquel huit cent mille victimes au moins ont été tuées, en trois mois.
Ce qui se joue ou peut se jouer chez un chercheur, dans l'instant tout d'abord, dans l'après-coup ensuite, constitue l'axe du livre qui va suivre. Car l'objet qui a croisé ma route ne s'est pas contenté de m'arrêter pour un moment : il a subverti, rétroactivement en quelque sorte, toute la gamme de mes intérêts antérieurs.
Les grandes dates de la République
de 1792 à nos jours
Le premier choix des dates relève de la sélection. Ces « dates-clés » sont des repères, dont la liste n'est en rien exhaustive. Chacun trouvera matière à compléments. Celles qui ont été sélectionnées supposent évidemment une certaine conception de la République qu'il n'est pas impertinent de discuter. Le second choix relève du classement. L'histoire de la République ne peut se réduire à une histoire politique faite de dates marquant une série régulée de scrutins et évoquant la désignation de responsables de haut niveau, chefs d'Etat et de gouvernement, ou l'épuisante succession de ministères. Encore qu'il faille souligner quelques-uns de ces événements par la sanction d'une « grande date » en ce qu'ils marquèrent un épisode mémorable de la vie politique nationale.
L’Avènement de la démocratie
Le nouveau monde
Nous vivons la phase ultime de la «sortie de la religion», la religion ne se résumant pas à la foi personnelle, comme nous la concevons aujourd’hui, mais formant le principe organisateur des sociétés d’avant la nôtre. Ce processus paraissait parvenu à son terme ; il ne l’était pas. Nous nous pensions «absolument modernes» ; nous en étions encore loin. Nous le sommes brutalement devenus, et cela change tout, des conditions de la coexistence planétaire à l’identité de chacun d’entre nous.
Notre organisation politique conservait dans sa forme l’empreinte de la soumission aux puissances venues d’en haut. Celle-ci s’est volatilisée, en révélant une fonction de l’État-nation que nous ne soupçonnions pas et qui en fait le soubassement du monde mondialisé.
Nous habitions une histoire que nous pensions toute tournée vers l’avenir. Elle restait hantée par le passé, en réalité, comme le bond en avant de la production du futur nous l’a appris, en donnant à l’économie une place hégémonique dans la vie collective.
Les libertés individuelles que nous pensions avoir conquises continuaient secrètement d’être prises dans l’appartenance sociale. L’effacement de cette dernière leur a conféré une autre portée, en faisant apparaître une société des individus qui gravite autour des droits de l’homme.
Le paradoxe est que cette formidable avancée des moyens de l’autonomie humaine donne, à l’arrivée, une société qui échappe à ses membres, des démocraties incapables de se gouverner. Une chose est de disposer des instruments qui permettent de maîtriser son destin, une autre est de savoir s’en servir. L’histoire de la libération est derrière nous ; l’histoire de la liberté commence.
Napoléon et de Gaulle
Héros préférés des Français, Napoléon Bonaparte et Charles de Gaulle incarnent la figure du sauveur. Si beaucoup les sépare, à commencer par le siècle où ils vécurent, ils ont en commun d'avoir élevé notre patrie au-dessus d'elle-même, dans une quête de la grandeur nourrie d'une certaine idée de sa mission et de sa vocation à éclairer le monde. Dans cet essai historique puissant, porté par une plume rare, Patrice Gueniffey croise leur existence et interroge leur destin, ouvrant des pistes fécondes sur leur personnalité et leur oeuvre.
A travers les métamorphoses de leurs Mémoires, l'auteur ausculte enfin la France, celle d'hier et surtout d'aujourd'hui, hantée comme jamais par son histoire dans l'espoir de répondre à ses doutes et exorciser son malheur. Un livre magistral et qui fera date.
Solitude volontaire
Iceland’s Financial Crisis
The Politics of Blame, Protest, and Reconstruction
Being the first casualty of the international financial crisis, Iceland was, in many ways, turned into a laboratory when it came to responding to one of the largest corporate failures on record.
This edited volume offers the most wide-ranging treatment of the Icelandic financial crisis and its political, economic, social, and constitutional consequences. Interdisciplinary, with contributions from historians, economists, sociologists, legal scholars, political scientists and philosophers, it also compares and contrasts the Icelandic experience with other national and global crises. It examines the economic magnitude of the crisis, the social and political responses, and the unique transitional justice mechanisms used to deal with it. It looks at backward-looking elements, including a societal and legal reckoning – which included the indictment of a Prime Minister and jailing of leading bankers for their part in the financial crisis – and forward-looking features, such as an attempt to rewrite the Icelandic constitution. Throughout, it underscores the contemporary relevance of the Icelandic case. While the Icelandic economic recovery has been much quicker than expected; it shows that public faith in political elites has not been restored.
This text will be of key interest to scholars, policy-makers and students of the financial crisis in such fields as European politics, international political economy, comparative politics, sociology, economics, contemporary history, and more broadly the social sciences and humanities.
La ruse et la force
Une autre histoire de la stratégie
Au VIIIe siècle avant J.-C., Homère expose de manière frappante la dualité qui fonde la stratégie. Dans l'Iliade et l'Odyssée, le poète grec met en scène la guerre à travers deux personnages phares. Achille, héros de la force, est un soldat : son honneur est au-dessus de tout. Ulysse, héros de la ruse, est un stratège : seule la victoire compte.
Cette opposition de la force et de la ruse structure dès l'origine l'histoire de la stratégie dans le monde occidental. Jusqu'à présent, la force a davantage attiré l'attention des historiens. La ruse apparaît rarement comme un élément majeur de la stratégie.
Au contraire, elle fait figure de repoussoir et se présente comme l'apanage du faible ou de l'étranger. Cet « orientalisme » militaire et stratégique n'est pas recevable, parce qu'il ne reflète pas la réalité historique et se fait l'écho d'un discours idéologique. Il s'agit donc d'en finir avec cette lecture stéréotypée afin de comprendre ce que la stratégie, dans le monde occidental, doit à la ruse, en identifiant les moments clés de son histoire, des guerres antiques aux mouvements terroristes du XXIe siècle.
Se déploie ainsi une histoire longue de la stratégie, dégagée des préjugés culturels et ethniques, qui met en scène, pour la première fois et de manière systématique, le dialogue ininterrompu de la ruse et de la force.
Dictionnaire des philosophes français du xviie siècle. Acteurs et réseaux du savoir
Prix : 295€
Huit introductions thématiques, six cent quatre-vingt-dix entrées et un index historique et raisonné font du Dictionnaire des philosophes français du xviie siècle l'instrument indispensable d'une exploration nouvelle des réseaux et des acteurs du savoir entre Renaissance et Lumières.
La France face au génocide des Arméniens
En 1915, un événement – l’extermination des Arméniens ottomans – fait basculer le monde dans l’ère des tyrannies et des crimes de masse. Le traité de Lausanne signé avec la Turquie, huit ans plus tard, scelle la disparition de l’Arménie plurimillénaire, à l’exception de la Petite République des régions russes, soumise à la terreur stalinienne. Parmi les Alliés, la France porte une lourde responsabilité dans le premier génocide du XXe siècle et l’abandon des survivants.
Critiques d’une telle politique impériale, des savants, des écrivains, des intellectuels, des parlementaires et diplomates français, des hommes de foi, rejoints par leurs homologues belges et suisses, choisissent de défendre un devoir d’humanité. Dès la fin du XIXe siècle, ils s’engagent contre l’injustice des grands massacres qui se répètent dans l’Empire ottoman. À la suite de Séverine, Jaurès ou Anatole France, une majorité de dreyfusards se mobilisent. La solidarité devient une cause morale et politique majeure, débouchant sur la formation d’un large « parti arménophile ». Dans cette étude passionnante, Vincent Duclert révèle l’histoire française de ce génocide tombé dans l’oubli. Il faudra attendre le 29 janvier 2001 pour que le Parlement, retrouvant la mémoire de ses engagements pour les Arméniens, adopte une loi de reconnaissance, tandis qu’intellectuels et historiens réinvestissent le champ de la connaissance du premier génocide.
Comprendre le génocide des Arméniens
1915 à nos jours
1915. Les Arméniens, parfaitement intégrés à l’Empire ottoman, sont systématiquement exterminés par les radicaux du gouvernement unioniste. Bilan : 1,3 million de victimes. Le XXe siècle des génocides a débuté. Au printemps 1915, la population arménienne ottomane est victime d’un génocide arrestations massives, déportations et massacres soigneusement planifié et exécuté par le parti au pouvoir à l’époque, le comité Union et Progrès. Longtemps contesté, le génocide des Arméniens ne fait plus aucun doute, mais souffre d’une méconnaissance publique qui découle d’un long oubli de l’événement durant une bonne partie du XXe siècle, du négationnisme de l’État turc qui répand le soupçon sur le travail des historiens et du désintérêt de l’opinion publique européenne trop éloignée. Pour le comprendre, accéder à sa connaissance précise et saisir ses enjeux actuels, trois historiens ont uni leur force pour concevoir, cent ans après, la première synthèse de grande ampleur sur le premier génocide du XXe siècle.
De Révolution en République
Les chemins de la France
Qui s'intéresse à la Révolution française rencontre toujours, peu ou prou, l'ivresse que procure l'idée, ou l'espérance, d'une société régénérée et d'un homme neuf. Mais c'est pour découvrir l'ingéniosité mise par les hommes à résister à la refonte autoritaire de leurs vies. La Révolution, qui a fendu en deux l'histoire nationale, réserve le même sort à ses historiens. Fille de la Révolution, la République hérite de cette ambivalence. Tout ce Quarto raconte comment elle a dû composer avec les particularités religieuses, régionales et sociales, renoncer au modèle républicain pur, apporter des correctifs à l'esprit d'uniformité. Elle n'a pu se pérenniser en France qu'en se prêtant à ces accommodements. Aujourd'hui, la France que dessine ce livre semble se dérober à nos yeux. L'idée révolutionnaire a cessé de déterminer nos choix et nos affrontements. Et perdant ses ennemis, la République a perdu la ferveur militante que lui donnaient leurs anathèmes. L'école, hier dépositaire de l'identité nationale, est aujourd'hui l'objet d'un profond désarroi. Toutefois, il arrive à l'histoire de réanimer des enjeux engourdis, et l'apparition de menaces inédites peut redonner de l'éclat à des idées qui semblaient avoir perdu leur force inspiratrice. Et comme nous avons appris à quel point nos héritages conditionnent notre liberté, il n'est pas inutile de remettre nos pas dans les chemins buissonniers que, de Révolution en République, les Français ont dû emprunter." Mona Ozouf.
Dominique Gonzales-Foerster
"Ma pratique se concentre autour de l'apparition, qui implique aussi une disparition. Or, c'est un état que l'on nie un peu à l'oeuvre d'art. En général, on lui prête plutôt une longue temporalité, mais ce n'est qu'en considérant la possibilité qu'une chose s'arrête que l'on peut aussi profiter de son apparition." Cette monographie parcourt l'ensemble des oeuvres de Dominique Gonzalez-Foerster, à travers plusieurs thèmes : Apparitions, Attractions. Livres, Parcs. Villes et Chambres. Elle est accompagnée de textes de Patricia Falguières, Liam Gillick, Hans Ulrich Obrist, Aveek Sen et Olivier Zahm.
Islam and Secularity:the Future of Europe's Public Sphere
In Islam and Secularity Nilüfer Göle takes on two pressing issues: the transforming relationship between Islam and Western secular modernity and the impact of the Muslim presence in Europe. Göle shows how the visibility of Islamic practice in the European public sphere unsettles narratives of Western secularism. As mutually constitutive, Islam and secularism permeate each other, the effects of which play out in embodied and aesthetic practices and are accompanied by fear, anxiety, and violence. In this timely book, Göle illuminates the recent rethinking of secularism and religion, of modernity and resistance to it, of the public significance of sexuality, and of the shifting terrain of identity in contemporary Europe.
Situation de la France
La réponse aux attentats de janvier 2015 appelait un renouvellement des idées, des dispositions et des actions de notre pays. Perdurent au contraire les manières de penser les plus paralysantes : la « laïcité » serait la solution au « problème de l'islam », l'effacement de la présence publique du religieux serait la solution au problème des religions. Tout est faux dans cette thèse. Au lieu de chercher une neutralité impossible, qui couvrirait en fait une guerre sournoise, nous devons accepter et organiser la coexistence publique des religions, leur participation à la conversation civique.
En entrant dans la communauté nationale, l'islam est entré dans une nation de marque chrétienne, où les juifs jouent un rôle éminent. Toute politique qui ignore cette réalité court à un échec cuisant, et met en danger l'intégrité du corps civique. Il s'agit donc, tout en préservant la neutralité de l'État, de faire coexister et collaborer ces trois « masses spirituelles ». Loin que la mondialisation réclame l'effacement de la nation et la neutralisation de la religion, c'est son indépendance politique et spirituelle, et son ouverture au religieux, qui permettront à la France de franchir en sûreté et avec honneur la zone de dangers dans laquelle elle est entrée.
The Companion to Raymond
This edited collection brings to light the rare virtues and uncommon merits of Raymond Aron, the main figure of French twentieth-century liberalism. The Companion to Raymond Aron is an essential supplement to Aron's autobiography Mémoires (1984) and main works, exploring the substance of his political, sociological, and philosophical thought.
Autonomie ou barbarie
La démocratie radicale de Cornelius Castoriadis et ses défis contemporains
« Entre la liberté et le repos, il faut choisir » : Castoriadis aimait à rappeler cette phrase de Périclès, citée par Thucydide. Le problème de l’autonomie, c’est qu’elle est fatigante : il est sans doute plus facile de se laisser aller aux facilités de la consommation et de la jouissance passive, que de vouloir prendre part à toutes les décisions qui concernent notre vie... Pourtant, il est urgent de voir à quelles menaces la lutte pour une société libre et égalitaire est aujourd’hui confrontée. À l’heure où l’on commence à se pencher enfin sur l’œuvre de Cornelius Castoriadis, l'une des voix théoriques majeures du XXe siècle, ce livre collectif entend produire un état des lieux de la question démocratique à l’aune de ses réflexions. Apparu dans l’Antiquité grecque et, particulièrement, dans la démocratie athénienne, reformulé et enrichi, après une longue éclipse, à partir de la Renaissance et dans le mouvement des Lumières, le projet d’autonomie, affirmait Cornelius Castoriadis il y a quarante ans, est « une plante historique à la fois vivace et fragile ». Ce constat est, aujourd’hui encore, d’une puissante actualité. Des « révolutions arabes » aux mobilisations turques, grecques, espagnoles ou même états-uniennes, du « réveil indigène » en Amérique latine aux expérimentations sociales menées dans les ZAD, on observe un renouveau des résistances démocratiques au désordre établi du capitalisme mondialisé. Face à cette vivacité renaissante, la fragilité du projet démocratique effraie : l’emprise démultipliée de l’imaginaire néolibéral, le fantasme de maîtrise illimitée porté par la technoscience, mais aussi la montée des droites extrêmes et l’essor des intégrismes religieux en témoignent sinistrement. Au vu des risques contemporains qui planent sur le projet d’autonomie, il importe plus que jamais de prêter attention aux processus qui conduisent les sociétés à se dessaisir de leur capacité à se donner leurs propres lois. Ce livre collectif, écrit par des spécialistes de l’œuvre de Castoriadis, prend donc le temps d’éclairer les principaux concepts de sa pensée, et s’appuie sur la grande fécondité de ses travaux pour interroger les logiques multiples de domination et d’aliénation qui travaillent nos sociétés. Education, fascination pour la marchandise, religion, techosciences... technoscientifique... L’ouvrage aborde tous les mécanismes et les « enchantements » qu’il nous faut briser pour relancer le projet d’autonomie. Il étudie également une série de pratiques émancipatrices, de nature éducative, économique et politique ; et propose un examen des possibilités de la démocratie radicale.
Musulmans au quotidien
Une enquête européenne sur les controverses au coeur de l'islam
Après les tragiques attentats de janvier 2015 à Paris, les débats sur les rapports entre l'identité européenne et l'islam ont été inévitablement relancés. Au risque, avec l'émotion légitime provoquée par ces crimes, d'accroître les préjugés et la confusion quant à la perception de la présence musulmane en Europe. D'où l'intérêt et l'importance de la mise en perspective proposée dans ce livre.
De façon très accessible, Nilüfer Göle synthétise les résultats d'une enquête de terrain conduite de 2009 à 2013 auprès de "musulmans ordinaires " et de leurs concitoyens non musulmans dans vingt et une villes européennes. Son but était d'interroger les réactions aux controverses de l'heure : prières de rue, minarets " agressifs ", "caricatures danoises ", foulard ou burqa des femmes, invocation de la charia, consommation halal, rapport aux juifs et au judaïsme, etc. Elle apporte ainsi des réponses souvent inattendues à des questions simples : qu'en est-il réellement du vécu quotidien des musulmans d'Europe, jeunes nationaux "issus de l'immigration" ou convertis ? Comment vivent-ils les attaques " islamophobes" et concilient-ils prescriptions religieuses et adhésion aux normes sociales de sociétés laïques ? Quelle place la culture musulmane y occupe-t-elle désormais ?
Grâce à son dispositif d'enquête original, Nilüfer Göle bouscule bien des idées reçues et montre que les controverses ont paradoxalement contribué à l'émergence d'une culture publique alternative. Du hip-hop islamique au " jambon halal ", la nouvelle manière d'être musulman en Europe passe par une stylisation islamique des modes de vie modernes, en rien contradictoire avec les valeurs culturelles européennes. Un vrai message d'espoir, fondé sur l'enquête et non sur l'idéologie.
La sociologie comme elle s'écrit
De Bourdieu à Latour
De Bourdieu à Latour Quelles sont les transformations les plus significatives intervenues dans les sciences sociales depuis vingt-cinq ans ? A partir de comptes rendus d'ouvrages qui ont fait date, ce livre propose un récit cohérent de la trajectoire de la discipline en France et aux Etats-Unis. Bourdieu, Foucault, Abbott, Passeron, Boltanski et Latour sont parmi les grands noms qui font l'objet de ces textes incisifs. Pour l'auteur, la lecture est une pratique sociologique à part entière. L'analyse des notions majeures à l'oeuvre en sociologie témoigne de l'entrelacs permanent de la structure - le macrologique - et de l'événement - le micrologique - aussi bien que des conditionnements durables et des coalitions éphémères. Qu'en est-il alors des promesses d'une théorie générale dans cette discipline redevenue centrale en sciences sociales ? Ce livre dresse un bilan provisoire et dessine l'espace de discussion dans lequel évolue la sociologie contemporaine.
Un monde étrange
Pour une autre approche du cosmopolitisme
Le point de départ de ce livre est le suivant : le cosmopolite n'est pas toujours un individu aisé qui s'adapte avec succès à des situations nouvelles, c'est aussi quelqu'un qui connaît le désajustement social. Loin de se sentir à l'aise partout où il se déplace, il est d'abord désorienté. Si l'on veut répondre aux objections, récurrentes dans les débats internationaux, à l'encontre d'une conception élitiste et culturellement située qui revendique l'universalité, il faut élargir en ces termes la notion de citoyen du monde. Ne pas mesurer les actes des cosmopolites à l'image prototypique qui est véhiculée par le discours du cosmopolitisme permet d'analyser la variété des expériences de désorientation, et à cette variété correspondent des épreuves communes qui redéfinissent le rôle social du citoyen du monde.
Dans la première partie sont examinées les expériences de l'exil, le critère sociologique de la mobilité et la figure du Robinson. Dans la deuxième partie est considérée à nouveaux frais les conceptions d'un citoyen du monde qui serait un spectateur impartial. La troisième partie a pour objet la façon dont ceux qui vivent la désorientation s'emploient à résoudre le problème pratique d'une humanité commune en combattant les mésusages de la catégorie d'époque, la puissance de la bêtise et la tyrannie du Zeitgeist qui s'exprime dans la langue ordinaire, jusqu'à remettre en cause le sens commun existant.
A INVENÇÃO DA POLÍTICA CULTURAL
Na relação política e cultura, a última, em geral, era apenas instrumentalizada pela primeira. A invenção da política cultural inverte a situação, ao invocar a política para desenvolver a cultura. Apresentando a trajetória do Ministério dos Assuntos Culturais da França e de seus principais agentes – como André Malraux, Jacques Duhamel e Jack Lang–, esta obra analisa o surgimento das políticas culturais, o desenvolvimento da democratização da cultura e a gestão cultural francesa. Desenvolvidas a partir do final dos anos 1950, as políticas culturais francesas continuam sendo referência mundial em formulações de práticas culturais. Diante dessa influência, este livro é uma importante leitura para se compreender as políticas culturais da atualidade.
Histoire de la Révolution et de l’Empire
Prix : 12,20€
Présentation de l'éditeur : Un nouveau regard sur les années 1789-1815 par un des plus grands historiens actuels. Depuis son ouvrage La politique de la Terreur, Patrice Gueniffey s'est imposé comme un historien majeur de la Révolution et de l'Empire. Il le doit non seulement au caractère toujours novateur de son approche et à la densité de ses analyses, mais aussi à la qualité de son style. Le présent ouvrage rassemble pour la première fois ses principaux textes, tous réécrits pour permettre une lecture continue et vivante. Etudes et récits y côtoient les portraits de contemporains (Robespierre, La Fayette, Maistre, Napoléon) et d'historiens (Bainville, Cabanis). L'ensemble propose une vision stimulante de la période 1789-1815 qui fera date. Patrice Gueniffey, directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, est également l'auteur du Dix-huit Brumaire, l'épilogue de la Révolution française. Histoires de la Révolution et de l'Empire (vidéo)
Sociologie politique du Moyen-Orient
Passions révolutionnaires
Amérique latine, Moyen-Orient, Inde
Prix : 14,20€
Nouvelle théorie sociologique des professions
Prix : 25€
Dictionnaire des Faits Religieux
Prix : 37,91€
"Terreur"
Chapitre in M. Marzano, Dictionnaire de la violence
«La Première République, 1792-1804 : de la République des Lumières à la République impériale »
Chapitre in R. Belot, Tous républicains / Origines et modernité des valeurs républicaines
Les intermittents du spectacle
Sociologie du travail flexible (Nouvelle édition)
Prix : 15,30€
Etudier le Renseignement
Etat de l’art et perspectives de recherche
Mes souvenirs sur Napoléon- Jean-Antoine Chaptal
The French Republic
History, Values, Debates
Artistes de laboratoire.
Recherche et création à l'ère numérique
Le pouvoir constituant et l'Europe
À vos ordres ?
La relation d'autorité dans l'armée française de la Grande Guerre
Présentation de l'éditeur
Abordant sous l'angle de la relation obéissance/autorité le traditionnel débat opposant le "consentement" des soldats au cours de la Première Guerre mondiale à la "contrainte" exercée par leurs supérieurs hiérarchiques, ce livre propose une perspective historiographique entièrement renouvelée. Outre la littérature de témoignage, les archives du contrôle postal et les documents officiels de l'administration militaire, l'auteur s'appuie sur un corpus inédit : l'ensemble des décisions de justice du conseil de guerre de la 3e division d'infanterie entre 1914 et 1918. L'évolution des pratiques judiciaires au cours de la Grande Guerre éclaire sous un jour nouveau les mécanismes de la sanction, les modalités d'encadrement et l'évolution des liens entre hommes du rang et officiers subalternes. Elle permet aussi de mieux comprendre les motivations individuelles dans l'activité guerrière et les manières de s'approprier les normes militaires.
Cuba, un régime au quotidien
La République imaginée (1870-1914)
Préface d’Henry Rousso
La France de 1870 à 1914 entame un temps de la politique qui se confond largement avec la République. Après une première décennie marquée par la guerre étrangère et intérieure, la domination des monarchistes et des combats pour la liberté, celle-ci s’affirme comme une possibilité de démocratiser le pouvoir et la société. La dynamique politique qui s’instaure à partir de 1878 dans la jeune IIIe République ne se limite pas en effet à la vie des institutions, à la pratique gouvernementale ou à l’exercice du suffrage. Des questions nouvelles sont posées aux Français qui s’en emparent et imaginent leur République. Les ambiguïtés des républicains n’en demeurent pas moins fortes comme le montre la tentation de répression des mouvements sociaux, des avant-gardes intellectuelles ou des luttes civiques. Les oppositions nationalistes et même antisémites, restent elles aussi toujours vives et menacent à plusieurs reprises, comme durant la crise boulangiste et pendant l’affaire Dreyfus, ce processus fondamental de démocratisation qui irrigue une société, un pays, des univers, et que restituent discours, articles et œuvres d’art. La République imaginée raconte et explique ce moment politique de la France qui, par sa richesse, sa profondeur et sa complexité, constitue un volet essentiel de la France contemporaine et de sa modernité sociale autant que culturelle.
Bornée pourtant à l’origine par la guerre de 1870 et la Commune et à la fin par le conflit européen déclenché en 1914, la France de 1870 à 1914 est parvenue à s’extraire de ces engrenages, inaugurant une « Belle Époque » qu’avait préparée une riche « fin de siècle ». L’ouverture au monde – que ne résumait pas une colonisation impériale et destructrice – l’expérience politique, les engagements démocratiques, les expériences sociales, la découverte des espaces et des temps fondent une histoire à écrire et décrire ici. Elle est constitutive du présent et de l’avenir.
ISBN : 978-2-7011-5312-4
Türkiye’de Demokratik Karşi Cikis. Aydin ve Sanatçi Girişimleri
Traduction en turc actualisée et augmentée de "L’Europe a-t-elle besoin des intellectuels turcs ?" (2010)
Bu kitabın amaçlarından biri öncelikle bu aydın girişimlerine ait bilgileri toplamak, gözler önüne sermek, bu gerçeği sıklıkla göz ardı eden Avrupa kamuoyuna aktarmak ve özgürlüğünü savunmak için aydınlarının göze aldığı tehlikelerden çoğunlukla habersiz Türk kamuoyunu bilgilendirmektir. Bu girişimlerde ne Mustafa Kemal'in Cumhuriyet'inden miras otoriter bir devlet, ne de sivil toplumu ve barışı tehdit eden köktenci anlayışlardan ve milliyetçilikten beslenen yabancı düşmanı bir muhafazakarlık değil, yepyeni bir siyaset ufku yaratmaktır. Türkiye'nin en azından imzaladığı Avrupa İnsan Hakları Sözleşmesi ve siyasi Avrupa'nın değerlerinde bulabileceğimiz temel hak ve ilkelerin tanınmasını temel alan bir demokrasi anlayışına hizmet etmektedir."
-Vincent Duclert-
ISBN : 9789753441339
La démocratie et la guerre au XXIe siècle
De la paix démocratique aux guerres irrégulières
Prix : 27€
Au début du XXIe siècle, la guerre est à la fois absente et omniprésente dans les démocraties occidentales. Si la plupart des pays démocratiques ne vivent plus dans l’horizon de la guerre, les nouvelles formes de violence armée, comme le terrorisme et les conflits asymétriques en Afghanistan et en Irak, occupent l’espace médiatique et les discours politiques.
Le but de ce livre est de faire le point sur les relations complexes qu’entretiennent la démocratie et la guerre dans la politique internationale au XXIe siècle. Peut-on dire, après Kant, que la démocratie est un régime politique facteur de paix ? Quels sont les effets de la guerre sur la politique intérieure en démocratie ? À l’âge des guerres irrégulières, comment les stratégies militaires des États démocratiques évoluent-elles ?
Telles sont les principales questions posées dans un ouvrage qui réunit pour la première fois les meilleurs spécialistes français et étrangers, qu’ils soient philosophes et historiens, politistes et spécialistes de la guerre. Ce que met au jour l’étude des conflits actuels, c’est non seulement la part d’ombre des politiques démocratiques, mais aussi les mutations de la démocratie, confrontées à une mondialisation qui redistribue les cartes de la puissance.
Avec les contributions de Jean Baechler, Pierre Manent, Michael Doyle, Pierre Hassner, Stéphane Audoin-Rouzeau, Gilles Bataillon, Alberto Valencia, Olivier Chopin, Ran Halévi, Bastien Irondelle, lieutenant colonel Jérôme de Lespinois, colonel Benoît Durieux, Gérard Chaliand, Azar Gat et Dario Battistella.
Raymond Aron et les relations internationales
50 ans après Paix et guerre entre les nations
Faire des sciences sociales
Comparer
Aucune science sociale ne peut se borner à l’étude d’un seul cas. Les approches différenciées ici exposées démontrent l’efficacité des sciences sociales, à l’opposé d’un certain scepticisme sur leur caractère scientifique. Que signifie l’acte de comparer pour les sciences sociales ?
Dans ce volume, la démarche comparative est vue comme un éloge de la pluralité : elle appuie une dynamique de singularisation ou, au contraire, de généralisation. Elle confronte des objets, des sociétés, des processus éloignés dans le temps ou dans l’espace. Elle permet au chercheur de progresser grâce à un travail incessant de rapprochements et de distinctions.
Cruzadas seculares
Religion y Luchas(anti)Revolucionarias
Philosophie des sciences humaines
Concepts et problèmes
Quatrième de couverture : Les sciences humaines ont en partage des concepts. L'histoire et la géographie, la sociologie et l'anthropologie, l'économie et la linguistique, la psychologie et la psychanalyse trouvent leur unité dans l'usage divers qu'elles en font, plutôt que dans un objet commun aux contours incertains. Pour s'établir comme sciences, elles ont dû affronter les problèmes épistémologiques, ontologiques et pratiques qu'ils suscitent ou révèlent. En s'efforçant d'éclairer le sens et l'efficace de ces concepts, en rendant compte de l'articulation et de l'évolution de ces problèmes, la philosophie peut contribuer au développement des sciences humaines. Elle ouvre aussi pour elle-même un accès plus sûr à leurs savoirs et questionnements, sans lesquels elle ne saurait désormais avancer.
Les contributions réunies dans ce recueil explorent, dans cette perspective, neufs concepts essentiels : la causalité, les normes, l'interaction, l'événement, la nature, la société, l'inconscient, l'expérimentation et la neutralité.
Histoire intellectuelle du libéralisme
Description de l'ouvrage
Dans ce livre devenu un classique, Pierre Manent expose les fondements historiques et philosophiques du libéralisme. Celui-ci n’est pas d’abord une doctrine économique, comme ont le croit trop souvent, mais une pensée politique. Ce qui est central dans sa constitution, ce n'est pas l'économie mais le problème religieux. Après les guerres de religion, et par réaction, s'est imposée la nécessité d'édifier un Etat neutre : une forme politique qui soit sans opinion. Voilà pourquoi le libéralisme est le berceau de la pensée politique moderne, et que ses enseignements, mais aussi ses perplexités sont encore les nôtres.
Julius von Schlosser, Patricia Falguières - Les Cabinets d'art et de merveilles de la Renaissance tardive
Une contribution à l'histoire du collectionnisme
Raymond Aron, penseur de l’Europe et de la nation
Texte de présentation : À mesure que le temps passe, la pertinence des démarches et des analyses de Raymond Aron se confirme au lieu de s'estomper. Parce qu'il a été le commentateur inlassable des événements, parce que ses livres ont souvent répondu à des situations bien différentes de la nôtre, on a pu penser que son oeuvre, à l'exception bien sûr des grands ouvrages théoriques, perdrait de son actualité en raison de l'éloignement des circonstances qui lui avaient donné naissance. C'est le contraire qui se produit. C'est de nous et donc à nous qu'Aron parle encore. À travers la forme politique propre à l'Europe, la journée d'études du 7 juin 2011, dont est issu cet ouvrage, s'était proposée de dégager la science politique que Raymond Aron nous lègue pour mieux comprendre la condition humaine et la situation présente des pays européens.
Yashka, journal d'une femme combattante
Russie (1914-1917)
ISBN : ISBN : 978-2-262-02765-0
L’œuvre commune
Affaire d’art et de citoyen
Art et science
L'Ère post-média.
Humanités digitales et Cultures numériques
Charleroi : 21-23 août 1914
Description de l'ouvrage
La bataille de Charleroi n'est ni Verdun, ni la Somme. Presque occultés par la longue guerre des tranchées qui s'en suivit, ces trois premiers jours de combat sont pourtant les plus meurtriers de la Première Guerre mondiale pour l'armée française. Opposant la 5e armée du général Lanzerac à la lre, IIe et IIIe armées allemandes entre Sambre et Meuse, Charleroi ouvre la voie à l'invasion du Nord de la France.
En ce vendredi 21 août 1914, sous une chaleur écrasante, des milliers de soldats tout juste mobilisés et engoncés dans leurs pantalons garances vivent là leur baptême du feu. Sous la puissance de feu inédite de l'artillerie allemande, l'armée française vit les heures les plus meurtrières de son histoire - près de 7000 soldats français sont tués le 22 août à Charleroi, presque 40000 entre le 21 et 23 août sur l'ensemble du front. La violence des combats n'épargne pas non plus les civils. Pour la première fois, les combats s'engagent dans les rues, les maisons, les usines.
Désorganisée, l'armée française recule à l'intérieur de ses frontières. Ni prévue, ni anticipée, la bataille signe l'échec du plan stratégique, tourné vers l'offensive, conçu par des généraux, dont les postures sont héritées du XIXe siècle, quand Charleroi est «la première bataille du XXe». Cette crise du commandement trouve son épilogue dans le renouvellement massif des chefs mené par Joffre début septembre.
Damien BALDIN est chargé d'enseignement à l'EHESS et conseiller à la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale.
Emmanuel SAINT-FUSCIEN est maître de conférences à l'EHESS et auteur de plusieurs travaux sur la Grande Guerre.
Cet ouvrage est le premier sur ce tournant de la guerre 14-18.
Les Métamorphoses De La Cité
Essai Sur La Dynamique De L'occident
L'avis de La Procure
A travers la lecture de grands penseurs du politique, tels Montesquieu et Saint Augustin, Pierre Manent découvre les racines de l'Europe dans les formes politiques successives de l'Occident: la Cité, l'Empire, l'Eglise. Cette enquête passionnante nous interrogera sur les destins de l'Europe. Car le court de l'histoire ne se remonte pas, quelles nouvelles métamorphoses connaîtra désormais le politique ?
Résumé
Essai sur l'évolution de la forme occidentale de gouvernement depuis l'Antiquité et sur le passage de la cité, à l'empire, l'Eglise puis la nation.
Quatrième de couverture
Les métamorphoses de la citéLe propos de ce livre est de présenter une interprétation de l'histoire de l'Occident, plus précisément une interprétation politique de cette révolution permanente qui a caractérisé l'Occident.
Ma thèse est la suivante : la cité est la source première du développement occidental. Avant cette invention, les hommes vivaient selon l'ordre relativement immobile des familles, encore prégnant dans bien des régions du monde. Avec la cité, l'humanité s'engage dans ce nouvel élément qu'est le politique entendu comme gouvernement de la chose commune, et l'histoire de l'Occident devient alors celle de ses quatre grandes formes politiques : la cité donc, puis l'empire, l'Église et la nation.
Cette succession n'est pas seulement chronologique, elle est aussi causale. Chaque nouvelle forme résulte de la précédente qui, parvenant au bout de ses possibilités, suscite la nouvelle. C'est ainsi que la cité, déployant ses énergies jusqu'à s'épuiser elle-même dans les luttes intestines et les guerres extérieures, donne naissance à l'empire occidental - celui d'Alexandre, puis celui de Rome. C'est ainsi que l'Église comme communauté universelle prend la suite de l'empire, incapable de préserver l'unité dont il portait la promesse.
Pendant une grande partie de son histoire, l'Occident restera incertain de sa forme politique, hésitant entre la cité, l'empire et l'Église, jusqu'à ce que soit élaborée la forme politique qui permettra aux Européens de se gouverner enfin de manière rationnelle : la nation. Mais cette forme à son tour s'est détruite elle-même dans les guerres « hyperboliques » du XXe siècle, et nous sommes aujourd'hui à la recherche d'une nouvelle forme politique.
Cette étude s'efforce de retracer l'histoire politique, mais aussi intellectuelle et religieuse, de l'Occident en la rattachant sans cesse au problème politique par excellence : comment nous gouverner nous-mêmes ? Cette histoire raisonnée des formes politiques est donc aussi une recherche de philosophie politique.
Le mythe du grand silence
Auschwitz, les Français, la mémoire
Présentation de l'éditeur
L’esprit républicain.
Droits naturels et vertu civique chez Algernon Sidney
"Maison de l'Histoire de France"
Enquête critique
Le 12 septembre 2010, Nicolas Sarkozy annonce sa volonté de créer une « Maison de l'histoire de France ». Dès lors le projet avance à marche forcée, soutenu par une forte communication et étouffant les controverses légitimes. Les auteurs de cette enquête critique en livrent une analyse minutieuse.
Hobbes. La vie inquiète
Prix : 9,20€
Comment pouvons-nous vivre ensemble, alors que nous sommes en désaccord sur la manière dont il faut vivre? Hobbes répond : parce que nous ne sommes pas d’accord sur ce qu’est une vie réussie nous devons penser la réalité politique en termes de souveraineté et de justice. Refusant tout à la fois la réponse de Machiavel, qu’il n’y a pas de morale en politique, et celle de Platon, qu’il n’y a pas de politique sans une idée du Bien, l’auteur du Léviathan nous aide à tirer les conséquences de nos conflits moraux et religieux.
La première de ces conséquences est politique : nous obéissons aux lois parce qu’il existe un État capable de nous y contraindre ; la deuxième est anthropologique : nous ne nous considérons pas comme des êtres sociaux mais comme des individus ; la troisième est juridique : les règles de droit procèdent, non d’une exigence de vérité, mais d’un souci de paix partagé ; et la dernière est théologico-politique : c’est le souverain, et personne d’autre, qui autorise en dernière instance l’expression publique du sentiment religieux.
À partir des concepts fondamentaux de Hobbes et de leur réception contemporaine (notamment chez Mauss, Voegelin, Foucault et Rawls), Luc Foisneau montre que, si nos vies sont inquiètes, c’est que l’état de nature n’est jamais loin, que l’État-Léviathan qui nous protège nous inspire de la crainte et que notre bonheur est fait de la succession indéfinie de nos désirs.
Lisons Hobbes.
Cuba, une révolution
« Cette fois, c’est la révolution pour de vrai » : tels furent les premiers mots prononcés publiquement par Fidel Castro à Santiago de Cuba, après la fuite du général Fulgencio Batista. Le nouveau leader entendait faire table rase du passé, et s’employa d’emblée à produire une idéologie et à refondre le droit. Soulignant l’inachèvement du projet national, son gouvernement put compter sur des appuis aux motifs divergents. Il composa avec des logiques d’action concurrentes : épurations, démonstrations de force, stratégies traditionnelles de captation de prébendes, mobilisations étudiante et syndicale, activisme catholique-réformiste, initiatives citoyennes, mais aussi repli sur la sphère privée… C’est ainsi que, peu à peu, dans un contexte de guerre froide, se constituèrent les règles et se dessinèrent les stratégies individuelles qui fournirent un ancrage à une nouvelle forme de vie en commun.
Cette enquête portant sur la période 1952-1989 associe des approches philosophique, sociologique et anthropologique pour situer le régime castriste par rapport au nationalisme cubain, aux populismes latino-américains et aux expériences totalitaires du XXe siècle.
La guerre d'Espagne
Un conflit qui a façonné l'Europe
La Guerre Civile espagnole ou guerre d’Espagne (1936-1939) marqua profondément l’histoire espagnole, mais aussi l’histoire européenne. Elle déborda les frontières pour devenir à la fois un conflit international et un conflit intérieur à certains pays comme la France, un conflit qui, par son déroulement même, ses lectures intellectuelles et ses conséquences aussi bien idéologiques que militaires, sociales que culturelles, façonna l’Europe. La mémoire de la guerre d’Espagne se développa à l’échelle des personnes, des sociétés, des nations, mettant à l’épreuve l’idée de la démocratie qui définissait profondément la conscience européenne et contribuant aussi à la reconstruire.
Comptant parmi les meilleurs spécialistes du sujet, les auteurs de ce livre démontrent l’importance de l’événement pour comprendre l’histoire de l’Europe et de ses sociétés.
Œuvres complètes
Correspondance et écrits de guerre 1914 - 1919
Si la compréhension de la Grande Guerre a permis d'appréhender l'ampleur de la crise mondiale et l'entrée de l'Europe dans « l’ère des tyrannies », elle le doit fondamentalement à Élie Halévy.
Fils du célèbre librettiste d’opéras Ludovic Halévy et de Louise Bréguet, frère de l’essayiste et écrivain Daniel Halévy, le jeune Élie Halévy lance avec plusieurs de ses amis philosophes la très renommée Revue de métaphysique et de morale. Rapidement, sous l’effet notamment de l’affaire Dreyfus où il joue un rôle important, le philosophe se fait historien et s’attèle aux immenses dossiers du libéralisme anglais et du socialisme européen qu’il travaillera jusqu’à sa mort soudaine en 1937.
La Grande Guerre va retenir toute son attention d’historien-philosophe, alors qu’il est engagé volontaire dans des hôpitaux militaires, principalement à Albertville. Accomplissant son devoir patriotique, Élie Halévy s’estime libre d’analyser le conflit et ses conséquences avec une forte acuité, une rare lucidité et une remarquable puissance d’analyse. Ce volume très largement inédit de sa correspondance et de ses écrits de guerre, édité par Vincent Duclert et Marie Scot, préfacé par Stéphane Audoin-Rouzeau, révèle le pouvoir d’une pensée à l’œuvre pour la liberté et la connaissance.
Cet ouvrage forme le premier tome des Œuvres d'Élie Halévy publiées sous l'égide de la Fondation nationale des sciences politiques et des Belles Lettres.
Œuvres complètes
L’Ère des tyrannies. Etude sur le Socialisme et la Guerre
Publié en 1938, un an après la mort de son auteur, l'historien et philosophe Élie Halévy, L'Ère des tyrannies a été élaboré par ses proches afin de transmettre une pensée essentielle à la compréhension de la crise mondiale née de la Grande Guerre et de la terreur révolutionnaire. Cet ouvrage qui propose une analyse inédite de l'émergence des États totalitaires en Europe donne aux États démocratiques des armes intellectuelles pour combattre un phénomène jamais observé dans l'histoire, rapprochant des régimes d'idéologies ennemies dans un même système de négation de la liberté individuelle et de la raison critique. Pour apprécier la portée conceptuelle et l'historicité des thèses d'Élie Halévy, la réédition du texte princeps est accompagnée d'un corpus documentaire de grande ampleur qui démontre la genèse de la pensée halévyenne et son impact sur la résistance antitotalitaire depuis la Première Guerre mondiale.
Œuvres complètes
Histoires du socialisme européen
Intellectuel visionnaire, Élie Halévy est un spécialiste reconnu des théories libérales et utilitaires, mais il est également un lecteur averti des penseurs socialistes de Saint-Simon à Marx. Ses travaux sur le socialisme européen, réunis de façon posthume dans L'Ère des tyrannies et L’Histoire du socialisme européen, ont fait date.
Publiée en 1948 par les amis d’Élie Halévy sous la direction de Célestin Bouglé et de Raymond Aron, l’Histoire du socialisme européen a été rédigée à partir de notes d’étudiants prises lors du grand cours qu’il a professé à l’École libre des sciences politiques de 1902 à 1937. Ce texte témoigne de la réflexion originale qu’Élie Halévy, philosophe historien, a consacré au socialisme, ses doctrines comme ses expériences pratiques, du XIXe et du XXe siècle et dans une perspective comparative résolument européenne.
Ce tome III des Œuvres complètes d’Élie Halévy, enrichi par le dépouillement de ses archives et la réunion d’écrits inédits, propose une analyse génétique du texte de l’Histoire du socialisme européen en le comparant à des versions antérieures du cours. Il permet la découverte d’autres études sur la théorie socialiste, comme l’essai Thomas Hodgskin publié en 1903, ainsi que de nombreux articles, entretiens et comptes rendus, inédits, qui n’avaient jamais été traduits ou republiés.
Alfred Dreyfus
L'honneur d'un patriote
Des milliers de livres existent sur « l’Affaire » à laquelle Alfred Dreyfus a donné son nom, mais nul historien n’a jamais écrit sa biographie dans le siècle qui s’écoula, de sa solennelle réhabilitation en 1906 au centenaire de 2006. Quel rôle cette figure, longtemps tenue pour insignifiante voire indigne des valeurs dreyfusardes, a-t-elle joué dans le combat reconnu des droits de l’homme contre la raison d’État ?
Assumant l’énorme documentation produite par l’événement, accédant à des manuscrits et des archives inédits, cette biographie historique démontre comment un officier français, un républicain, un intellectuel, a rendu possible un tel combat et a façonné son héritage démocratique, participant de plain-pied à la bataille dreyfusarde et à la démocratisation de la République.
Un devoir d’histoire porte l’écriture l’ouvrage qui restitue l’engagement d’un homme contre les ténèbres de l’arbitraire politique et de la violence raciale, au nom des valeurs de vérité et de justice qui étaient la France selon lui. Dans un xxie siècle qui voit renaître un antisémitisme qu’on croyait disparu et s’affirmer d’implacables tyrannies politiques, l’histoire d’Alfred Dreyfus est plus que jamais décisive.
La République aux 100 cultures
"Ce n'est pas dans son principe que le "modèle républicain" est obsolète. La politique d'intégration par la citoyenneté et la pratique professionnelle est conforme à la vocation des sociétés démocratiques et prolonge la tradition nationale. Ce sont les manquements au modèle républicain, élément de l'ensemble de la crise de la société française, qui créent l'échec partiel de la politique d'intégration et le sentiment plus général du déclin national."
Pierre Bourdieu
Un structuralisme héroïque
L'extraordinaire succès de l'oeuvre de Pierre Bourdieu, en France et à l'étranger, dans l'Université comme auprès des médias et au sein de la société, brouille en partie sa lecture. Ses interprètes ne s'encombrent pas toujours d'un examen attentif des textes et encore moins d'une réflexion sur la genèse sociale de concepts désormais classiques : qu'ils s'emploient à célébrer ou à dénigrer l'ambition de l'édifice théorique, ils en mésestiment fréquemment la rigueur et la complexité. A rebours du traitement ordinaire que les routines académiques réservent aux productions intellectuelles, Jean-Louis Fabiani tente d'appliquer à Bourdieu les outils qu'il a lui-même forgés. Cette méthode, restée inédite, permet ainsi d'éprouver à la fois leur efficacité pour rendre compte de la trajectoire, moins extraordinaire ou atypique qu'elle ne paraît, du sociologue, et leur portée heuristique en général. Il s'agit de réintégrer " Bourdieu " dans le cadre analytique qu'il a lui-même construit, non pas pour le transposer de façon mécanique, mais pour en mesurer éventuellement les limites. En interrogeant les ambiguïtés et les inflexions de l'oeuvre comme les ambivalences de ses usages savants et politiques, ce livre en montre une part de la grandeur cachée, et, en ne prenant pas entièrement au sérieux l'ambition héroïque du grand théoricien, il lui donne la possibilité, apparemment paradoxale, de survivre à ses propres contradictions.
1814
La campagne de France
En dépit de son issue tragique, la campagne de France constitue un chapitre de choix du livre d'heures de la mythologie napoléonienne. Avec à peine cinquante mille hommes, l'Aigle « rechausse ses bottes de 93 » et remporte – à un contre dix – une série de victoires éclatantes avant de tomber, victime des intrigues de Talleyrand et de la trahison des maréchaux.
Pour donner enfin sa place à l'histoire, Patrice Gueniffey et Pierre Branda ont rassemblé autour d'eux les meilleurs historiens de la période. Ils analysent et racontent tous les aspects – politiques, diplomatiques, sociétaux, mémoriels et naturellement militaires – d'une guerre de cent jours, en ayant également soin d'ouvrir le propos à des problématiques jamais traitées comme l'engagement des alliés ou l'histoire régionale. Ils démontrent enfin comment le drame est devenu mythe dans une dernière partie consacrée à la postérité de 1814.
Comprendre le malheur français
Il y a un malheur français, bien spécifique à ce pays : pourquoi sommes-nous les champions du monde du pessimisme et du mécontentement de nous-mêmes ? Pourquoi vivons-nous notre situation, notre place dans l’Europe et le monde, comme un malheur incomparable ?
Marcel Gauchet aborde ce problème d’une façon originale, en procédant d’abord à un vaste examen historique, qui le conduit aux xviie-xviiie siècles, jusqu’à la période immédiatement contemporaine. Au passage, l’auteur analyse en profondeur le règne de De Gaulle et celui de Mitterrand, l’un et l’autre matriciels pour comprendre notre présent.
Puis Marcel Gauchet s’attaque aux ressorts de la société française d’aujourd’hui, dont il dissèque les maux : pourquoi la mondialisation et l’insertion dans l’ensemble européen sont-ils ressentis en France avec une particulière inquiétude ? Pourquoi le divorce entre les élites et le peuple prend-il chez nous ce tour dramatique ? Quelle responsabilité incombe aux dirigeants dans la montée de ce qu’on appelle, sans y réfléchir, « populisme » ? Quel rôle joue, dans le marasme français, le néo-libéralisme auquel Mitterrand a converti la France sans le dire ? Enfin, l’auteur montre que nous sommes aujourd’hui au plein coeur d’une période d’idéologie, d’autant plus pernicieuse qu’elle n’est jamais repérée pour ce qu’elle est, mais toujours confondue avec le cours obligatoire des choses : il s’agit de l’idéologie néo-libérale, qui va de pair avec la dépolitisation de nos sociétés.
Lettres à la France
De Jeanne d'Arc à Abd Al Malik
Ce recueil inédit mêle lettres de civils, textes d’écrivains ou d’historiens, discours d’hommes politiques et chansons contemporaines, de Zola à Polnareff en passant par Hugo, Josephine Baker, Simone Veil, etc. Autant de femmes et d’hommes qui ont fait vivre à travers leurs mots les idéaux de liberté, d’égalité, de fraternité, dont le rayonnement devient la cible des fanatiques.
Au fil de ces textes, le livre rejoue les grands moments de la France, ses combats pour la liberté, ses heures sombres de guerre et d’obscurantisme, ses défis relevés depuis toujours.
La Fin des empires
L'histoire serait-elle vouée à n'être qu'un éternel recommencement ? Cette fameuse question mérite particulièrement d'être posée concernant la naissance et la chute des empires. Depuis l'Antiquité, et sur tous les continents, certaines contrées, par le fer, l'or et l'esprit, se hissent au rang de puissance prépondérante et dominent une large partie du monde. Or, selon l'adage de Jean-Baptiste Duroselle, " tout empire périra " pour des raisons multiples, même si un noyau dur d'explications peut être avancé : crises de croissance, notamment en matière d'assimilation des populations conquises, paupérisation économique, épuisement du modèle militaire ; enfin et naturellement, apparition et renforcement de rivaux intérieurs et extérieurs.
Sous la direction de Patrice Gueniffey et Thierry Lentz, des historiens de renom racontent et analysent le déclin et la chute des grands empires qui ont fait le monde. Ils nous entraînent dans le sillage d'Alexandre le Grand jusqu'au soft power de Washington, en passant par le modèle romain et son héritier byzantin, les empires des steppes, l'Empire ottoman, le binôme latino-continental espagnol, précédant le siècle idéologique (1917-1991) qui voit tour à tour s'effondrer l'empire des Habsbourg, le IIIe Reich, le Japon militariste, puis, après la guerre froide, le communisme soviétique, héritier de l'impérialisme séculaire des Romanov.
Brisés par les deux guerres mondiales, la faillite des totalitarismes et le déclin de l'Europe qui avait dominé le monde depuis le XVIe siècle, les empires ont pu sembler, alors que l'on célébrait la fin de l'histoire, condamnés au bûcher des vanités. Seulement, si les empires trépassent, l'impérialisme ne meurt jamais, comme le prouvent les étonnantes métamorphoses de la Chine, l'éternel retour de la Russie, sans occulter le poids toujours majeur des Etats-Unis.
Philosophie
L'Individu
Présentation de l'éditeur
Ce numéro porte sur la question de l'individu. Or loin d'être univoque, elle a été déployée dans des registres problématiques distincts. La notion d'individualité concerne tout d'abord tout étant en général et relève de l'ontologie formelle ou des ontologies mondaines. Au sein d'un domaine spécifique - domaine idéal des nombres entiers, champ des objets intra-mondains en général, domaine réal des objets de temps, des choses étendues, matérielles, culturelles, des êtres animés, des personnes, etc. -, on se demande quel est le principe d'individuation qui rend compte de la singularité des étants de ce domaine : qu'est-ce qui caractérise l'individualité d'un nombre entier au sein de leur suite indéfinie ? celle d'un objet intra-mondain par rapport à tout autre ? qu'est-ce qui distingue de toute autre une chose spatiale dans le champ sensible, ou un objet culturel dans l'environnement ? La question se subdivise donc en deux, selon que l'on considère la singularité des idéalités formelles d'un champ de pensée, ou celle des objets intramondains : la première tâche est de dégager les principes purement logiques d'individuation d'un objet de pure pensée, la seconde, de thématiser les principes d'individuation réale des objets mondains (temps, espace, matérialité ou causalité, signification culturelle, système de renvois, etc.). Dans cette perspective, Stéphane Chauvier tente de distinguer deux sens de l'individualité (hénade et monade) corrélatifs à deux modes d'accès aux choses - l'un qui le considère comme une singularisation au sein d'une espèce, l'autre comme une singularité absolue et close sur soi. Et François Schmitz analyse l'argument célèbre de Ramsey discuté par Russell, relativement à la question de savoir si les objets intra-mondains se partagent ou non en deux classes - celle des particuliers et celle des universaux. La question se complique lorsqu'on la restreint au domaine de l'individualité humaine : est-il possible de penser la singularité d'un individu humain à partir des instruments conceptuels qui ont permis de caractériser celle de l'étant en général (catégories et principes d'individuation), ou bien l'individualité humaine est-elle sui generis et requiert-elle une conceptualité nouvelle ? Ainsi, julien Rabachou examine la pertinence de modèles ontologiques traditionnels pour penser l'individu humain. Et, partant de la thèse heideggerienne qui distingue l'identité ontologique d'un étant quelconque (Selbigkeit) et l'ipséité d'un être humain (Selhstheit) - alors que l'identité à soi-même d'une chose de la nature est simplement ce qui fait d'elle cette chose, l'ipséité relève de la manière d'être vis-à-vis de soi-même ou de choisir entre être soi-même ou non -, Vincent Descombes s'attache à dégager la confusion grammaticale qui grève implicitement l'analyse heideggerienne : la confusion entre le quis et le quid, l'identification d'un individu et la caractérisation de ses actes. De même, Frédéric Worms réinterroge le rapport entre individu et relation, en se demandant si les relations interindividuelles sont ou non constitutives de l'individualité - ce qui conduit de l'ontologie à l'éthique. Enfin, Marc Pavlopoulos et Andy Hamilton repensent l'individuation humai-ne à partir de l'expérience interne : quel type d'expérience me permet d'avoir accès à mon Soi et de fixer mon ipséité ?
L’Europe a-t-elle besoin des intellectuels turcs ?
Postface d’Hamit Bozarslan
La Turquie constitue une grave question pour l’Europe qui révèle avec elle ses peurs, ses doutes, ses rejets. L’image de ce pays auprès des Européens se réduit généralement à celle d’une nation prisonnière de la violence d’État ou menacée par le risque islamiste. Et si la Turquie pouvait au contraire parler le langage politique auquel l’Europe aspire ?
Contre la tradition d’ignorance qui pèse sur ce pays, cet essai d’historien veut saisir le débat public d’une réalité méconnue et pourtant décisive. De nombreux intellectuels turcs mènent en effet d’importants combats démocratiques.
Dans les années 2000, cette mobilisation n’a cessé de grandir. Défendant des valeurs de liberté et une exigence de vérité, écrivains, artistes, juristes ou journalistes se dressent contre la tyrannie d’État aussi bien que contre l’intolérance religieuse.
Oui, l’Europe a besoin des intellectuels turcs, et pas seulement pour l’éclairer sur la Turquie. Ils rappellent aux Européens l’importance des engagements civiques, le besoin de politique dans les sociétés, le devoir de s’opposer au nationalisme par la raison critique et la souveraineté des citoyens. Ils rappellent à l’Europe son histoire, tout simplement. C’est-à-dire son avenir.
Traduction en turc actualisée et augmentée : Türkiye’de Demokratik Karşi Cikis. Aydin ve Sanatçi Girişimleri, Istanbul, Belge Yayınları, 2012, 367 p.
L’Avenir de l’histoire.
Résumé :
Penser l'avenir de l'histoire est la tâche des historiens soucieux des lendemains de leur discipline, née comme telle et comme profession dans la seconde moitié du XIXº siècle. La réflexion sur les pratiques et les formes du savoir historien aussi bien que l'analyse des conditions intellectuelles, politiques, sociologiques, d'exercice du métier, sont désormais de nécessité reconnue : l'historien se doit de se vivre et de se placer en situation de passage, de pont, de lien pour tisser et retisser les espaces de la discipline, l'écriture et le réel, la recherche et l'enseignement, le savoir et la cité, le familier et le lointain, l'individu et le social, l'événement et le temps. Dans la pensée de l'avenir, horizon somme toute paradoxal pour des spécialités tournés vers l'étude du passé, résident bien des interrogations, et peut-être des solutions, sur le rôle des savoirs savants et le progrès des sociétés humaines.
Qu’est-ce qu’un philosophe français ?
La vie sociale des concepts (1880-1980)
Les antijésuites
Discours,figures et lieux de l’antijésuitisme à l’époque moderne
Une sociologue au Conseil Constitutionnel
La Démocratie
Histoire, théories, pratiques
De quoi l'avenir intellectuel sera-t-il fait ?
Enquêtes 1980, 2010
L'Avènement de la démocratie
A l'épreuve des totalitarismes 1914-1974
Le religieux et le politique
Douze réponses de Marcel Gauchet
La fin des guerres majeures ?
War and Peace: the Role of Science and Art
Prix : 84€
Intelligences de la France
Onze essais sur la politique et la culture
Citadins et citoyens dans la Chine du XXe siècle
Essais d'histoire sociale
La gauche est-elle morale ?
Refonder l'Université
Pourquoi l'enseignement supérieur reste à reconstruire
Conceptualiser la démocratie
Islam in Europe. The Lure of Fundamentalism and the Allure of Cosmopolitanism
Les métamorphoses de la cité
Essai sur la dynamique de l’Occident
La Civilisation socialiste
ISBN : 978-2-35687-044-5
La Grande Guerre. Histoire de la mémoire collective en France et en Roumanie
Jewish Citizenship in France
The Temptation of Being among One's Own
André Malraux.
L’engagement politique au XXe siècle
El poder y la catástrofe.
Venezuela bajo la tragedia de 1999
ISBN : 978-9801502661
Des humains comme les autres
Bioéthique, anonymat et genre du don
La démocratie délibérative
Anthologie de textes fondamentaux
Principi del governo rappresentativo
Art et internet
Nouvelle édition revue et augmentée
Depuis le milieu des années 1990, Internet bouscule les formes de création et de diffusion de l’art contemporain. Dans le même temps, le « travail artistique », plus collectif et interdisciplinaire, préfigure de nouveaux usages de l’Internet. Cet ouvrage analyse les dynamiques et tensions de cette articulation de la recherche technologique et de l’innovation artistique. Il examine les modalités d’émergence d’un monde de l’art centré sur l’Internet, ainsi que l’institution de nouvelles conventions de travail et d’échange culturel. Quels sont ici les ressorts de la mise en oeuvre d’art ? Que signifie être auteur ? Quelles formes d’exposition et de réception sont imaginées ? Le Net art place en effet l’oeuvre d’art au coeur d’une négociation entre artistes, informaticiens, dispositifs techniques et publics amateurs. Le suivi de la conception, de la disposition et de l’exposition du Net art permet ici de voir se constituer des projets à dimensions multiples – programmes, interfaces, images, dispositifs – dont les enjeux relationnels et collaboratifs renouvellent les manières de « faire oeuvre » à l’ère des médias praticables. L’auteur propose une typologie de ces oeuvres et une analyse de leur « carrière sociale », mettant en perspective la redéfinition des modes de circulation des oeuvres, les outils et les stratégies de leurs mises en public, en exposition ou en marché. Axé sur « l’oeuvre en situation de travail », cet ouvrage permet ainsi de saisir à la fois le travail à l’oeuvre et le travail de l’oeuvre dans le Net art.
Dictionnaire des grandes œuvres juridiques
Ce dictionnaire a pour ambition, en format poche susceptible d'intéresser les étudiants, de présenter la pensée juridique, à travers les grands auteurs et grandes oeuvres juridiques, de l'antiquité jusqu'à nos jours (d'Aristote à Rawls), qu'il s'agisse de la pensée occidentale ou orientale. Les auteurs abordés sont pour la plupart juristes mais l'intérêt de ce dictionnaire est également de présenter la pensée d'auteurs non juristes de profession qui ont eu une influence sur la théorie du droit. Cet ouvrage propose des éléments nécessaires à la culture juridique et suscite la réflexion sur les questions de définition du droit, de théorie juridique ainsi que sur les rapports avec les autres disciplines. Chaque auteur est présenté par un spécialiste de sa pensée avec une notice structurée évoquant quelques éléments biographiques, les courants dans lesquels s'inscrit son oeuvre principale, les apports les plus originaux de l'oeuvre et son impact sur la pensée en général. En fin de notice est proposée une liste des autres auteurs traités dans l'ouvrage intéressant la rubrique et une bibliographie secondaire de l'auteur.
Les antijésuites.
Discours, figures et lieux de l’antijésuitisme à l’époque moderne
Actes des colloques internationaux, EHESS, Paris, 28 et 29 mars 2003, Ecole française de Rome, 30 et 31 mai 2003.
Ce livre propose une remontée aux sources méconnues de l’antijésuitisme. L’époque moderne fournit en effet les motifs polémiques dont hériteront les siècles suivants, entre une opposition à la « modernité » que la Compagnie incarne, et une opposition à la catholicité romaine, dont cette même Compagnie représente la dernière formation. En traversant des textes, des situations locales et des évolutions sur deux siècles dans l’Europe et dans le monde, ce volume explique comment le jésuite et le complot jésuite ont pu figurer un fantastique exutoire des contradictions de l’époque moderne.
The Mind's Provisions
A Critique of Cognitivism
Vincent Descombes brings together an astonishingly large body of philosophical and anthropological thought to present a thoroughgoing critique of contemporary cognitivism and to develop a powerful new philosophy of the mind.
Beginning with a critical examination of American cognitivism and French structuralism, Descombes launches a more general critique of all philosophies that view the mind in strictly causal terms and suppose that the brain--and not the person--thinks. Providing a broad historical perspective, Descombes draws surprising links between cognitivism and earlier anthropological projects, such as Lévi-Strauss's work on the symbolic status of myths. He identifies as incoherent both the belief that mental states are detached from the world and the idea that states of mind are brain states; these assumptions beg the question of the relation between mind and brain.
In place of cognitivism, Descombes offers an anthropologically based theory of mind that emphasizes the mind's collective nature. Drawing on Wittgenstein, he maintains that mental acts are properly attributed to the person, not the brain, and that states of mind, far from being detached from the world, require a historical and cultural context for their very intelligibility.
Available in English for the first time, this is the most outstanding work of one of France's finest contemporary philosophers. It provides a much-needed link between the continental and Anglo-American traditions, and its impact will extend beyond philosophy to anthropology, psychology, critical theory, and French studies.
L'affaire Dreyfus : Quand la justice éclaire la République
La cause de Dreyfus fut celle de la démocratie. En face d'un cas exemplaire de persécution d'un Français rejeté comme " étranger " parce que juif, déclaré coupable avant d'avoir été jugé, des élites intellectuelles nombreuses et puissantes s'engagèrent pour un homme et une idée. Dans des temps où la République cédait à la violence et à la persécution, ils défendirent ses traditions de liberté, d'égalité et de fraternité. Ils furent, comme le capitaine Dreyfus, l'honneur de la France. Ce !ivre raconte cette histoire, une histoire qui eut peu de postérité mais qui laissa des traces durables dans la conscience publique, nationale et internationale. Anthologie des textes et correspondances du monde dreyfusard, cette étude présente et ordonne de très nombreux documents inédits - ou seulement publiés à l'époque de l'événement , confiant la parole aux grands acteurs de l'époque, tels Léon Blum, Jean Jaurès, Charles Péguy ou Elie Halévy, qui se mobilisèrent afin que justice soit rendue. Eclairant les moments clés de ce " tournant dans l'histoire de l'humanité " par une démarche documentaire et critique, Vincent Duclert redonne corps et vie aux voix des dreyfusards, particulièrement les avant-gardes intellectuelles et savantes, ces citoyens capables d'action, porteurs de souveraineté, dressés devant la raison d'Etat et fiers d'être français.
Le regard politique
Entretiens avec Bénédicte Delorme-Montini
« Aujourd'hui, la faculté humaine qui reçoit toute l'approbation, c'est l'imagination. Or je n'ai pas d'imagination, je ne suis pas un artiste et je n'ai pas l'ambition de créer. En revanche, je voudrais comprendre. Comprendre quoi ? Comprendre ce qui est. Or comprendre ce qui est ne motive guère les hommes d'aujourd'hui. Rousseau, grand maître des Modernes en cela, disait : « Il n'y a de beau que ce qui n'est pas. » Au fond, pour moi, c'est le contraire, je ne suis intéressé que par ce qui est. Et c'est peut-être pour cette raison que, au moins depuis ma maturité, je n'ai jamais été de gauche : la gauche préfère imaginer une société qui n'est pas, et j'ai toujours trouvé la société qui est plus intéressante que la société qui pourrait être. » Depuis une trentaine d'années, Pierre Manent creuse un sillon aussi original que discret dans le paysage intellectuel français. Ces entretiens veulent en restituer le mouvement et les étapes : la passion précoce pour la politique éveillée par un père communiste ; la découverte de la religion catholique dans la khâgne toulousaine de Louis Jugnet ; l'entrée à Normale Sup et le choix de la philosophie politique ; la rencontre décisive avec Raymond Aron ; la fondation de la revue Commentaire... Ainsi viennent au jour les caractères d'une démarche personnelle : la lecture inlassable des grands auteurs, la conviction qu'une science politique demeure possible à l'ère du relativisme, un certain « regard politique », enfin, qui rend intelligible le monde contemporain. Ces entretiens sont une vivante introduction au travail de Pierre Manent, et notamment aux Métamorphoses de la cité qui paraissent simultanément. Les deux livres partagent en somme la même ambition : « Toute notre histoire, se déployant à partir de notre nature politique, voilà ce que je voudrais donner à voir et à comprendre. »
Post Cast France Culture, 02/10/2010
Jaurès
La République
Présentation : Les grandes figures de la pensée et de la politique en France, d'Edgard Quinet à Pierre Mendès France, sont aussi les auteurs de grands livres sur la République. Jaurès appartient à cette tradition mais on l'ignore car aucune République n'est signée de son nom. Il a pourtant écrit un tel livre, au fil des textes (articles, conférences, discours, récits) qui ont saisi à bras-le-corps la philosophie, l'histoire et la politique de la République. Ce ne sont pas seulement des réflexions, mais véritablement une pensée en acte. Jaurès a été, de son vivant et dans la postérité, l'un des acteurs d'une République soucieuse des libertés publiques et de la question sociale, tournée vers la démocratie nécessaire et le socialisme des possibles, ouverte aux individus, aux cultures et au vaste monde. Les combats jaurésiens dessinent une haute idée de la République, une philosophie morale qui aurait mérité de s'exprimer dans un ouvrage à part entière.
Editeur ou fiche commerciale : cliquer ici
ISBN : 978-2-7089-6959-9
Islam and Public controversy in Europe
Edited by Nilüfer Göle
The public visibility of Islam is becoming increasingly controversial throughout European countries. With case studies drawn from France, Germany, Italy, Spain and the UK, this book examines a range of public issues, including mosque construction, ritual slaughter, Sharia councils and burqa bans, addressing the question of ‘Islamic difference’ in public life outside the confines of established normative discourses that privilege freedom of religion, minority rights or multiculturalism. Acknowledging the creative role of dissent, it explores the manner in which public controversies unsettle the religious-secular divide and reshape European norms in the domains of aesthetics, individual freedom, animal rights and law. Developing an innovative conceptual framework and elaborating the notion of controversy as a methodological tool, Islam and Public Controversy in Europe draws our attention to the processes of interaction, confrontation and mutual transformation, thereby opening up a new horizon for rethinking difference and pluralism in Europe.
Les derniers jours des rois
Sous la direction de Patrice Gueniffey
Comment sont morts les principaux souverains qui ont fait la France de Charlemagne à Napoléon III ? Les meilleurs historiens actuels répondent pour la première fois à cette question dans des contributions qui conjuguent exigence scientifique et écriture enlevée. Qu'elles soient criminelles, accidentelles, longues ou spectaculaires, toutes les morts sont à la fois tragiques et éminemment politiques, comme le démontre Patrice Gueniffey dans sa présentation. La mort du monarque est paradoxalement le moment clé de son existence car elle conditionne son inscription dans la postérité. Sa fin marque un commencement car elle l'oblige à s'élever au-dessus de la souffrance par l'exemplarité et le sens de la grandeur.
Ce « savoir-mourir » est l'apanage des hommes d'Etat. Riche en anecdotes et découvertes, cet ouvrage sans précédent offre ainsi un regard inédit sur le tragique et la mystique du pouvoir à la française.
Justice et critique
John Rawls
Accordé en mars 1991 à trois de ses étudiants de Harvard, cet entretien constitue l’un des très rares exemples d’autobiographie intellectuelle par un auteur peu enclin à parler de lui-même. Vingt ans après la parution de la Théorie de la justice, il revient sur l’évolution de sa pensée à partir d’une vision de la philosophie comme « discipline conversationnelle ». John Rawls nous livre ici, sur un ton familier, sa conception de la philosophie politique comme contribution à la critique des injustices.
Le travail créateur
S'accomplir dans l'incertain
Si l’activité artistique est bien un travail, ses logiques échappent largement aux catégories habituelles de la sociologie et de l’économie. Des écarts considérables de succès peuvent-ils résulter de différences minimes de talent ? Le génie est-il soluble dans l’analyse sociologique ? Comment expliquer l’attrait exercé par des carrières aléatoires qui exposent la plupart des aspirants à la surproduction du marché ? Pourquoi l’action publique se contente-t-elle généralement d’amplifier la reconnaissance des créateurs déjà consacrés par la critique ? À travers différentes études de cas, cet ouvrage résout les paradoxes des mondes de l’art en forgeant un cadre d’analyse original qui place l’incertitude au principe du travail et des choix professionnels des artistes comme au cœur des dispositifs d’évaluation des œuvres.
Correspondance et écrits de guerre
Si la compréhension de la Grande Guerre a permis d’appréhender l’ampleur de la crise mondiale et l’entrée de l’Europe dans « l’ère des tyrannies », elle le doit fondamentalement à Élie Halévy.
Fils du célèbre librettiste d’opéras Ludovic Halévy et de Louise Bréguet, frère de l’essayiste et écrivain Daniel Halévy, le jeune Élie Halévy lance avec plusieurs de ses amis philosophes la très renommée Revue de métaphysique et de morale. Rapidement, sous l’effet notamment de l’affaire Dreyfus où il joue un rôle important, le philosophe se fait historien et s’attèle aux immenses dossiers du libéralisme anglais et du socialisme européen qu’il travaillera jusqu’à sa mort soudaine en 1937.
La Grande Guerre va retenir toute son attention d’historien-philosophe, alors qu’il est engagé volontaire dans des hôpitaux militaires, principalement à Albertville. Accomplissant son devoir patriotique, Élie Halévy s’estime libre d’analyser le conflit et ses conséquences avec une forte acuité, une rare lucidité et une remarquable puissance d’analyse. Ce volume très largement inédit de sa correspondance et de ses écrits de guerre, édité par Vincent Duclert et Marie Scot, préfacé par Stéphane Audoin-Rouzeau, publié dans le cadre du centenaire de 1914, révèle le pouvoir d’une pensée à l’œuvre pour la liberté et la connaissance.
Cet ouvrage forme le premier tome des Œuvres d’Élie Halévy publiées sous l’égide de la Fondation nationale des sciences politiques.
ISBN : 978-2-200-29061-0
Le Parler de soi
Depuis l'époque de Descartes, un nouveau personnage occupe la scène philosophique : le moi, tandis que s'éclipsent d'autres personnages qui eurent leurs heures de gloire – tels l'intellect agent et l'âme. D'où sort-il ? Par une intéressante alchimie, les philosophes ont tiré de notre usage ordinaire d'un pronom («moi») un être philosophal pur («le moi»). Au terme de quelles aventures conceptuelles le moi se trouve-t-il à la fois à la troisième personne (pour qu'on puisse dire «le moi») et à la première (puisque toute l'idée est d'expliquer ce qui fait que je suis moi)? Tire-t-on le sens des mots «toi», «lui», «elle» de notre usage du mot «moi»? Loin que l'on puisse dériver la diversité des personnes d'un rapport à soi dont le pronom «je» serait le seul instrument, c'est au contraire la première personne qui tire son sens et ses traits originaux de sa position au sein du système personnel.
Le chavisme
Un militarisme compassionnel
Ce livre est une histoire du « chavisme » et constitue une lecture sociale, anthropologique et politique des vingt-cinq dernières années de l’histoire vénézuelienne. Il examine la nature politique du régime qui gouverne le Venezuela depuis 1998. S'agit-il d’une démocratie ? En effet, ce régime néo populiste est souvent évoqué comme réfèrent pour les projets politiques alternatifs à la démocratie libérale et au néolibéralisme. Les analyses contenues dans ce livre visent les ambiguïtés et les enjeux politiques engendrés par les modifications des règles du jeu démocratique.
Le génocide au village
Le massacre des Tutsi au Rwanda
Fruit d’une enquête d’une dizaine d’années dans une commune du Rwanda, cette histoire « à la loupe » reconstitue, à travers ses lieux, ses acteurs et ses rescapés, l’exécution à l’échelle locale du dernier génocide du XXe siècle, concentré sur quelques mois (avril-mi-juillet 1994), et révèle la très grande proximité géographique, sociale, familiale des bourreaux et de leurs victimes. Nourri des témoignages aux procès, ceux des survivants, des tueurs et des témoins, mais aussi de déambulations sur les lieux de l’extermination, le récit met en lumière les mécanismes de ces massacres de proximité et la créativité meurtrière des bourreaux qui ont assuré la redoutable efficacité du génocide des Tutsi. Il éclaire l’ampleur de la participation populaire, ainsi que le rôle des imaginaires de guerre défensive et d’animalisation des victimes qui ont animé les tueurs. Ce texte est aussi l’histoire de la confrontation d’un chercheur à la violence inouïe d’une parole et de la commotion produite par les traces physiques de l’extermination.
Montaigne
La vie sans loi
Il va de soi aujourd’hui que Montaigne est notre ami. Il nous captive, nous émeut, nous persuade. Mais Montaigne nous trompe. Il nous conduit par le bout du nez. Nous devons donc faire un effort vigoureux pour échapper à son charme et saisir ce qu’il a vraiment voulu dire. Montaigne est engagé dans une entreprise de recomposition des autorités, dont le Moi de chacun de nous voudrait être l’heureux héritier. Il faut entrer dans son atelier pour découvrir ce que cette entreprise comporte d’audace et de ruse, de vertu et de vice, de vérité et de mensonge. Montaigne en devient moins aimable, mais beaucoup plus grand qu’une tradition complaisante ne l’a fait. En le comprenant comme il s’est compris lui-même, nous verrons plus clair dans ce que nous sommes devenus après lui et, pour une part, à cause de lui. C’est de nous qu’il s’agit.
Histoire des Girondins
Alphonse de Lamartine volume 2
Lamartine ne se limite pas au destin finalement tragique du parti des Girondins – Vergniaud, Guadet, Gensonné, Buzot, les époux Roland... –, mais étend son récit de la mort de Mirabeau, en avril 1791, jusqu'à thermidor et la chute de Robespierre, qui devient peu à peu le héros principal de la tragédie révolutionnaire mise en scène ici. Car, comme le souligne Mona Ozouf, « plus qu'au livre d'histoire, plus qu'au poème ou même au roman, c'est au théâtre que font penser ces Girondins», le livre dont l'auteur prend souvent ses aises avec la réalité historique pour produire des effets plus saisissants. Réédition d’une œuvre magistrale, devenue introuvable.
L'esprit démocratique des lois
Il y a un malaise dans la démocratie. Jamais cependant les sociétés n'ont été aussi libres, aussi tolérantes et aussi riches, n'ont assuré plus de libertés, plus de bien-être matériel à leurs membres et n'ont été moins inégalitaires. Dominique Schnapper, poursuivant sa réflexion sur la dynamique démocratique et ses vertus dont nous profitons sans en prendre toujours conscience tant elles nous paraissent naturelles, analyse ici ses dévoiements possibles, susceptibles de remettre en question les grands principes qui la fondent – des dévoiements portés par l'ambition de dépasser toutes les limites, nés de l'intérieur de la vie sociale et dans son prolongement.
Les mots de l'image
Bernatd Plossu avec Jean-Louis Fabiani
La collection « Les Carnets » se propose de revisiter les archives d'un photographe (Bernard Plossu) et d'en extraire des séries thématiques (les 2CV, les mots dans l’image, la pluie et la brume, Magritte, le néo-réalisme…) et transversales (toutes les époques, tous les lieux, toutes les techniques...); chaque volume invite un écrivain à introduire les images ou à dialoguer avec elles.
Histoire des Girondins
Alphonse de Lamartine volume 1
Lamartine ne se limite pas au destin finalement tragique du parti des Girondins – Vergniaud, Guadet, Gensonné, Buzot, les époux Roland... –, mais étend son récit de la mort de Mirabeau, en avril 1791, jusqu'à thermidor et la chute de Robespierre, qui devient peu à peu le héros principal de la tragédie révolutionnaire mise en scène ici. Car, comme le souligne Mona Ozouf, « plus qu'au livre d'histoire, plus qu'au poème ou même au roman, c'est au théâtre que font penser ces Girondins», le livre dont l'auteur prend souvent ses aises avec la réalité historique pour produire des effets plus saisissants. Réédition d’une œuvre magistrale, devenue introuvable.
Jules Ferry
La liberté et la tradition
Il fut l’homme le plus haï de la vie politique française. Mais son œuvre, comme législateur et comme penseur de la République, continue à tisser nos vies.
Son idée de la France procède d’un constat douloureux : l’impossibilité de la République, depuis la Révolution française, à s’enraciner dans un pays perpétuellement divisé et à vaincre l’épreuve de la durée. Il faut donner aux Français une vision pacifiée de leur passé pour leur dessiner un avenir commun. Tâche immense. Grâce à l’École et au suffrage local, la politique doit pouvoir irriguer le plus chétif des villages ; avec l’aventure coloniale, la République comme civilisation doit pouvoir rayonner sur le vaste monde. C’est ce qui s’appelle refaire la France. La singularité de Jules Ferry? C’est d’incarner tout à la fois l’autorité de l’État et l’autonomie de l’individu, l’accomplissement de la promesse républicaine et la critique du maximalisme républicain.
Les chemins de la mélancolie
François Furet
Historien à l’oeuvre puissante, universitaire d’institution, citoyen engagé dans la politique de son temps, journaliste : François Furet (1927-1997) a été tout cela à la fois. Le modèle même de l’intellectuel français, en somme, comme le XXe siècle en a connu d’illustres.
Les convulsions de ce siècle, ses tragédies et ses espoirs, ont été la toile de fond de toutes les réflexions de François Furet. Qu’il s’agisse de ses travaux fondateurs sur la Révolution française à l’aube de sa carrière, de son activité de commentateur de l’actualité dans France Observateur puis dans Le Nouvel Observateur, ou de son dernier grand livre consacré à l’illusion communiste, Le Passé d’une illusion, François Furet n’a cessé en fait de s’efforcer de déchiffrer l’énigme qu’aura été le siècle dans lequel il a vécu. Ce siècle, il l’a parcouru à grandes enjambées, sans rien négliger de ce qu’il a comporté d’important, autant sur le plan intellectuel que sur le plan politique.
Ses livres ont été abondamment lus et commentés, ils ont d’ailleurs donné lieu à des interprétations opposées. Mais le récit de sa vie restait à faire ; il n’est pas moins éclairant ni moins passionnant que l’oeuvre, et il jette sur elle un singulier éclairage. Car, et c’est peut-être l’apport principal de cette biographie, de la vie à l’oeuvre de François Furet, et de son oeuvre à sa vie, la fécondation aura été la règle.
La philosophie politique
Qu'est-ce que la philosophie politique ? Si aujourd'hui elle constitue une branche de la philosophie, ayant pour objet d'interroger les ressorts de l'action et du pouvoir politiques, à l'origine, elle ne se conçoit autrement que comme la philosophie des choses humaines. Intégralement éthique, sociale et pratique, la philosophie politique embrasse l'ensemble des relations qui se tissent au sein de la Cité. Cette introduction donne un accès direct aux oeuvres majeures qui jalonnent la philosophie politique depuis ses commencements dans la Grèce antique. Par-delà la diversité des perspectives propres aux différentes pensées, un point commun resurgit : l'être humain pris dans des questionnements intemporels.
Quelle histoire
Un récit de filiation (1914-2014)
Date de publicatin : 29/08/2013
Présentation : Ce livre est le fruit d’une expérience historiographique, mené par l’un des plus grands historiens de la Première Guerre mondiale : après avoir tant travaillé sur les combattants des tranchées et leur expérience de la guerre, Stéphane Audoin-Rouzeau a choisi de se tourner vers les siens. Même si elles s’y apparentent parfois, les pages que l’on va lire ne constituent pas un récit de famille. Et quoique l’on puisse sans doute s’y tromper, ces mêmes pages ne sont pas non plus un essai d’ego-histoire. En effet, Stéphane Audoin-Rouzeau n’a pas tenté d’écrire une autobiographie d’historien, mais de raconter le cheminement d’un événement, de retrouver la manière dont la Grande Guerre a traversé leur existence, sur trois générations, quitte à inscrire ses effets au-delà même de leur propre vie. Au-delà des individualités évoquées dans ce récit de filiation, le premier rôle restera à la Grande Guerre. En ce sens, ce livre demeure un livre d’histoire. Quelle histoire est un livre saisissant, sensible et maîtrisé, où l’historien s’efforce au fond de retrouver l’Histoire dans l’homme.
Histoire de la Turquie
De l'Empire à nos jours
Né en Anatolie au XIIIe siècle, l'Empire ottoman s'étend trois siècles plus tard des portes de Vienne au Yémen, de l'Algérie à l'Irak. Qualifié d'«homme malade de l'Europe» à l'aube de la Grande Guerre, il s'effondre en 1923 et cède la place à la république kémaliste. Aujourd'hui, la Turquie contemporaine, dotée d'un système politique pluraliste, est candidate à l'Union européenne - candidature à laquelle la question kurde, la reconnaissance de Chypre et du génocide arménien font encore obstacle.
Fondé sur les ruines de l'Empire byzantin et du sultanat seldjoukide, l'Empire ottoman connaît plusieurs siècles de victoires et de conquêtes territoriales, avec en point d'orgue celle de Constantinople en 1453 par le sultan Mehmed II, dit le Conquérant. Le règne de Suleyman le Magnifique, sorte d'âge d'or ottoman, vient parachever cet empire universel et véritable puissance musulmane. C'est aussi la mise en place d'un État sacralisé qui explique sa longévité : plus de 600 ans, une exception dans le monde musulman. Au début du XIXe siècle, l'empire, en crise, tente de se réformer : un nouvel ordre, les Tanzimat («réorganisations»), instaure un absolutisme éclairé, qui est suivi du règne autocratique d'Abdülhamid II et de la révolution jeune-turque de 1908. Après une décennie de guerre, un régime autoritaire, s'identifiant à Mustafa Kemal, voit le jour.
À la lumière de ces sept siècles d'histoire et à travers une approche originale, Hamit Bozarslan donne à comprendre la Turquie d'aujourd'hui, celle de Recep Tayyip Erdogan, considérée comme une puissance émergente.
Travailler et Aimer
Mémoires
Date de parution : 12/09/2013
Présentation de l'éditeur :
Pour la première fois Dominique Schnapper se confie. Elle nous parle d’elle, de son père Raymond Aron, de son mari, l’historien d’art Antoine Schnapper. Plongée par tradition familiale dans les grandes questions du siècle, témoin du combat que menèrent certains des plus grands esprits de notre temps contre l’illusion communiste, elle évoque son métier de sociologue, loin des engouements collectifs et des modes intellectuelles.
Elle raconte ses premiers pas dans la recherche académique au cours des années 1960, à l’heure où l’enseignement de la sociologie se réorganise, sa rencontre décisive avec Pierre Bourdieu et la rupture avec lui dans le climat de l’après-68, ses relations avec les figures qui ont marqué la sociologie française des dernières décennies, de Raymond Boudon à Alain Touraine.
Elle revient sur son œuvre, des identités juives, des épreuves des immigrés et des chômeurs à la théorie de la citoyenneté, à laquelle nous empruntons sans le savoir des notions telles que la « communauté des citoyens » ou la «démocratie providentielle », passées dans le langage courant. Elle porte un regard sans concession sur la nature du pouvoir politique et sur la vie intellectuelle française. Le travail d’une vie.
Dominique Schnapper, une des grandes figures de la sociologie française, a été directrice d’études à l’École des hautes études en sciences sociales, membre du Conseil constitutionnel de 2001 à 2010, a reçu le prix Balzan en 2002. Elle a notamment publié Juifs et israélites (1980), La France de l’intégration (1991), La Communauté des citoyens (1994), La Relation à l’autre (1998), La Démocratie providentielle (2002), Une sociologue au Conseil constitutionnel (2010).
Les démocraties scandinaves
Des systèmes politiques exceptionnels ? (Nouveauté)
Date de parution : 16/10/2013
Présentation
Les pays scandinaves occupent une place à part dans les représentations de la démocratie moderne. Objets de fascination sans cesse renouvelée, même pour les critiques de ces systèmes politiques et sociaux, ces « petits pays » ont attiré une attention internationale sans commune mesure avec leur taille et leur place dans la géopolitique moderne. Depuis longtemps, médias, chercheurs et politiques aiment à les ériger en « modèles », louant leur conciliation du capitalisme et de l’égalité sociale, leur démocratie exemplaire et transparente et leur culture de paix, au risque des stéréotypes.
Première synthèse du genre en français portant sur les dimensions sociopolitiques, cet ouvrage interroge les facettes de l’exceptionnalité scandinave dans l’histoire, en même temps qu’il vise à proposer une approche et des analyses renouvelées de ces régimes politiques.
Traitant en priorité du Danemark, de la Norvège et de la Suède, il aborde également les cas de la Finlande et de l’Islande, jusqu’à la spectaculaire crise financière et politique qui a touché cette petite île depuis 2008. À ce titre, il intéressera en premier lieu les étudiants et enseignants des filières scandinaves, de sciences politiques et sociales et d’histoire, mais aussi les publics qui recherchent des outils de réflexion précis et exigeants pour comprendre la genèse et le fonctionnement de ces démocraties.
Bonaparte (1769-1802)
Date de parution : 26/09/2013
Présentation de l'éditeur :
Thiers, Bainvill26/0e, Lefebvre, Tulard… Napoléon ne manque pas de biographes. On s’en étonnerait à tort. Les hommes qui ont laissé une empreinte aussi profonde sur leur temps sont-ils si nombreux? L’histoire de Napoléon, son souvenir, son mythe ont littéralement obsédé le XIXe siècle et une partie du XXe. Aujourd’hui, la légende a pâli, le monde a changé. L’épopée guerrière de l'Empire ne fait plus guère rêver nos contemporains, pour qui la guerre apparaît l’incarnation du Mal. Mais Napoléon n’a pas été seulement un conquérant. Stratège hors pair, il est aussi le plus doué des élèves de Machiavel dans l’art de gouverner. Plus que le guerrier, c’est le Premier consul qui, pour avoir fini la Révolution et fondé les institutions dont elle avait eu l’idée, fascine encore. À la fois héros ancien et bourgeois moderne, il occupe une place unique dans l’histoire universelle.
Ce premier volume, Bonaparte, retrace l’histoire du jeune Napoléon, de la Corse aux Tuileries, des années obscures de l’enfance jusqu’à la proclamation du Consulat à vie en 1802 où, sans encore porter le titre d’Empereur, il rétablit à son profit la monarchie héréditaire. S’il est dans la vie de chaque homme, comme dit Jorge Luis Borges, un moment où il sait «à jamais qui il est», ce livre s’attache à le déterminer pour comprendre comment Napoléon est devenu Napoléon.
Une contre-histoire de la IIIe République
Date de parution : 16/04/2013
Présentation de l'éditeur :
La classe politique française n'a cessé de célébrer la République au lieu d'y réfléchir. Dans la mythologie politique nationale, la IIIe République occupe l'une des meilleures places. Elle traîne derrière elle une mémoire positive qu'incarnent une figure familière (Marianne), une devise prometteuse (« Liberté-Égalité-Fraternité ») et de mémorables réalisations (l'école, la démocratie ou l'armée des citoyens). Dans les années 1980, historiens et hommes politiques se sont alliés pour chanter les louanges d'un « modèle républicain » enchanté résumant un « rêve français » au fondement d'une identité nationale.
Cet acharnement aveugle à certains angles morts a du coup suscité les critiques, remettant en cause poncifs et clichés cultivés par l'historiographie républicaine de la IIIe République. Celle-ci n'avait-elle pas oublié d'accorder le droit de vote aux femmes ? N'avait-elle pas ardemment colonisé le monde aux noms des valeurs les plus ambivalentes ? L'inclusion politique des ouvriers n'avait-elle pas été payée du prix de leur exclusion sociale ? À la légende dorée de la République s'est ainsi opposée une légende noire ternissant un « modèle » de ses impensés, de ses oublis, voire de ses crimes.
Cette contre-histoire de la IIIe République appelle un autre regard. Elle s'attarde sur des réputations usurpées sans pour autant tenir le discours de l'accusation. Elle réfute les mises en cause anachroniques en présentant la IIIe République non comme un modèle à suivre ou à contourner, mais comme un moment d'histoire à penser. Un livre essentiel pour comprendre les enjeux républicains d'aujourd'hui.
Mariage de même sexe et filiation
Juristes, politistes, sociologues et anthropologues veulent dans ce livre faire comprendre pourquoi l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples de même sexe ne détruira ni le mariage, ni la famille, ni la différence des sexes, ni l’état civil.
La perspective d’une légalisation du mariage et de l’adoption pour les couples de même sexe suscite des réactions parfois viscérales. Les questions légitimes qu’elle soulève ne doivent être ni éludées ni instrumentalisées. Juristes, politistes, sociologues et anthropologues ont en commun dans ce livre de vouloir faire comprendre pourquoi l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples de même sexe ne détruira ni le mariage, ni la famille, ni la différence des sexes, ni l’état civil. L’enjeu est de présenter le contexte international en matière de droits des couples de même sexe, d’examiner les points du texte qui font l’objet de controverses, et de pointer la nécessité d’une réforme plus globale de la filiation contemporaine.
Retrouvez également en vidéo sur Canal-U la rencontre-débat organisée par les Cercles de formation de l'EHESS.
Les embarras de l'identité
Vincent Descombes poursuit ses réflexions sur la nature du sujet aujourd'hui. Posant la question de l'identité, il découvre une véritable énigme lexicale : « Qui suis-je ? », « Qui sommes-nous ? », ce sont là ce qu'on appelle précisément une « question d'identité ». Nous comprenons de quoi il s'agit parce que nous avons ici un modèle : connaître l'identité de quelqu'un, c'est savoir comment il s'appelle. Toutefois, lorsque c'est moi qui pose à la première personne la question de mon identité, mon intention n'est pas d'apprendre quels sont mes nom, prénoms et qualités, comme si je devais passer l'épreuve de ce qu'on appelle fort bien un « contrôle d'identité ». Que veut dire le mot « identité » quand il est utilisé avec le possessif (« mon identité », « notre identité ») et qu'il ne désigne pas tout simplement l'énoncé de mon état civil ? Jadis le mot « identité » voulait dire exclusivement et veut d'ailleurs toujours dire qu'il n'y a qu'une seule et même chose là où on aurait pu penser qu'il y en avait deux. Or depuis quelques dizaines d'années, le mot en est venu à signifier parfois tout autre chose, à savoir qu'il y a une chose qui possède la vertu d'être singulièrement elle-même. Qu'au nom de l'« identité », des guerres puissent éclater, voilà qui ne saurait étonner : que les gens entrent en conflit pour des questions qui ne relèvent pas de leurs intérêts matériels bien compris n'a rien de spécialement énigmatique, sinon peut-être pour une conception utilitariste étriquée de l'être humain. En revanche, il y a bel et bien une énigme lexicale : pourquoi est-ce le mot « identité » qui s'est trouvé chargé de signifier l'enjeu et l'objet de tels conflits ? Tout le propos de Vincent Descombes porte donc sur ce point précis : dans tout cela, que vient faire le mot « identité », et donc aussi le concept d'identité ? Un livre clé, didactique, qui permet de comprendre l'embrouillamini du mot « identité », à l'heure des interrogations sur la francité, des manifestations islamistes ou du renforcement des contrôles policiers.
Spheres of global justice
Vol. 1 : Global Challenges to Liberal Democracy. Political Participation, Minorities and Migrations
About this book
- Illustrates the specificities and interconnections of major spheres of global justice
- Analyzes the diverse kinds of global ethical obligations in relation to the diversity of global causal relationships
- Presents a multidisciplinary spectrum by leading scholars that combines empirical analysis with theoretical approaches
Spheres of Global Justiceanalyzes six of the most important and controversial spheres of global justice, each concerning a specific global social good. These spheres are democratic participation, migrations, cultural minorities, economic justice, social justice, and intergenerational justice. Together they constitute two constellations dealt with, in this collection of essays by leading scholars, in two different volumes: Global Challenges to Liberal Democracy and Fair Distribution. These essays illustrate each of the spheres, delving into their differences, commonalities, collisions and interconnections.
Unlike many writings on global justice, Spheres of Global Justice does not content itself with describing the painful and advantageous effects of the globalization process as being ipso facto a global injustice or a just global order. Rather, this multidisciplinary collection of essays, from a pluralist inspiration, combines empirical analysis with theoretical approaches and ethical principles, paying close attention to two aspects of the effects of the globalization process. These aspects are the causal relationships that lead to such effects and the kinds of obligations, or of normative relationships between global rights and correlative duties, that applies to each specific individual case. This volume illustrates how diverse global obligations are, and how they can be, grounded in diverse relationships (identity, ability to provide help, causal responsibility, past injustices, protection of agency and promotion of independence, etc.). These essays also demonstrate that an ethical global approach has not only international or transnational, but also domestic, local and interpersonal dimensions.
Content Level » Research
Keywords »Cultural and Minority Rights in European Integration - Democracy in the Age of Global Markets - Dubious Conception of Global Democracy - Ethnically Divided Societies - Global Challenges to Liberal Democracy - Justice and Citizenship from a Global Perspective - Migration and the Division of Moral Labor - Minority Rights and Global Justice - Mirage of Global Democracy - Political Rights Under Imperial Conditions - Protection of Minority Rights in Yugoslavia - Public Debate and Ethical Division Within Nations - Relationship between Law and Morality - Social and Global Justice - Spheres of Global Justice
Related subjects » Law - Medicine - Political Science - Value Theory
Le théorème d'hypocrite. Histoire de la manipulation par les chiffres: de Pythagore au Covid-19
Les mathématiques sont loin d’être inoffensives. Pythagore n’invoque-t-il pas la puissance des nombres pour conduire des cités à la guerre ? Machiavel ne fait-il pas des mathématiques l’expression même du cynisme ? Au fil des siècles, les chiffres ont fini par s’émanciper de toute morale. Il devient urgent de les rendre plus justes et surtout plus humains. Comment des nombres, des équations, des théorèmes ont-ils pu cautionner des régimes politiques, justifier la nécessité d’un impôt injuste, légitimer une politique autoritaire, faire condamner des innocents ? La longue histoire du côté obscur des mathématiques, nous est ici révélée dans un livre aussi savoureux qu’explosif.
Le social à l’esprit
Dialogues avec Vincent Descombes
La philosophie et les sciences sociales ont souvent du mal à se rencontrer. C’est pourtant leur dialogue complexe et leurs échanges féconds que Vincent Descombes a placés depuis plusieurs décennies au centre de son travail. Quel est le sens du social, quelle est son incidence sur l’esprit ? Le philosophe décline cette question essentielle en s’interrogeant sur le statut du sujet et la place de l’altérité, la nature des institutions et la fonction des règles, les conditions de l’action collective et la forme du raisonnement pratique, l’origine de la modernité et le destin de l’individualisme…
En écho à cette démarche, les sociologues, anthropologues, historiens et philosophes réunis dans ce livre cherchent à établir ce que signifie « avoir le social à l’esprit ». Les réponses de Vincent Descombes, aussi bien que la discussion finale avec Charles Taylor et Étienne Balibar au sujet de l’identité, achèvent de montrer qu’une meilleure compréhension de notre condition politique est possible, au croisement de la philosophie et des sciences sociales.
Avec des textes de : Étienne Balibar, Francesco Callegaro, Pierre-Henri Castel, Stéphane Chauvier, Vincent Descombes, Alain Ehrenberg, Francis Goyet, Bruno Karsenti, Cyril Lemieux, Élise Marrou, Richard Moran, Charles Taylor, Irène Théry, Stéphane Vibert, Philippe Urfalino et Jing Xie.
Camus, des pays de liberté
Albert Camus est mort dans un accident de voiture le 4 janvier 1960. Il y a tout juste 60 ans. Il a été de son vivant méprisé, haï même, pour avoir combattu tous les totalitarismes, pour avoir défendu une position réconciliatrice face à la guerre d’Algérie, pour avoir écrit L’Homme révolté. Il s’est tenu dans une position morale face à l’histoire tout en demeurant un homme de théâtre et un romancier exigeant.
Aujourd’hui il est reconnu, célébré souvent, toujours discuté pour sa solidarité en faveur de ses sœurs et frères algériens et sa critique permanente d’une gauche complaisante avec la violence d’État. Personnalité complexe et entière, Camus n’a pas transigé sur l’essentiel, le choix de la liberté et le devoir de vérité, lui imposant alors l'épreuve de la solitude et l’incompréhension de ses contemporains, ne comptant plus que sur le soutien de ses amis et celui des femmes qu’il aimait.
Pour mieux comprendre Camus, Vincent Duclert ouvre des archives familiales, notamment le récit de la toute dernière intervention publique de Camus (citée ici) qu’a menée son propre grand-oncle, François Meyer. Vincent Duclert revisite enfin les pays dont Camus a su donner une âme autant qu’un destin, celui de la liberté, de la vérité et du courage. Fondé sur la relecture de ses écrits notamment politiques, ce livre se veut hommage réfléchi à une pensée française autant qu’internationale, qui demeure de notre temps.
La vie ordinaire des génocidaires
Pour Richard Rechtman, ce ne sont pas les idéologies qui tuent, mais bien les hommes. Ceux-ci s’en chargent avec une grande facilité, et tuent simplement comme d’autres vont au travail. Ce livre effectue une véritable descente dans la vie ordinaire des petits exécutants, des génocidaires. Il sonde le quotidien dans lequel les hommes s’accommodent d’exécuter chaque jour des dizaines d’individus. Il montre que ce n’est pas le fait de tuer qui occupe l’essentiel de leurs pensées, mais plus simplement leur vie quotidienne. Ils tuent comme ils s’attelleraient à n’importe quel métier, c’est-à-dire de façon ordinaire. Car ce ne sont pas les plus motivés ou les plus sadiques, ni même les plus endoctrinés, qui tuent avec une telle facilité, ce sont avant tout les hommes les plus disponibles.
L’objet de ce livre n’est donc pas de savoir qui sont ces exécuteurs ni au nom de quoi ils tuent, mais de montrer comment dans certains contextes, exécuter d’autres hommes constitue la vie ordinaire de tueurs anonymes.
Social Appearances
A Philosophy of Display and Prestige
In this strikingly original book, Barbara Carnevali offers a philosophical examination of the roles that appearances play in social life. While Western metaphysics and morals have predominantly disdained appearances and expelled them from their domain, Carnevali invites us to look at society, ancient to contemporary, as an aesthetic phenomenon. The ways in which we appear in public and the impressions we make in terms of images, sounds, smells, and sensations are discerned by other people’s senses and assessed according to their taste; this helps shape our ways of being and the world around us. Carnevali shows that an understanding of appearances is necessary to grasp the dynamics of interaction, recognition, and power in which we live—and to avoid being dominated by them. Anchored in philosophy and traversing sociology, art history, literature, and popular culture, Social Appearances develops new theoretical and conceptual tools for today’s most urgent critical tasks.
Penser comme un iceberg
Olivier Remaud nous fait passer derrière les apparences. La neige crisse, la banquise craque, des blocs de glace dérivent dans l’océan. On navigue en kayak, on plonge dans des eaux froides, on entend les voix de peuples autochtones. Des écosystèmes entiers surgissent d’une nature que l’on croyait vide. Les icebergs deviennent des arches biologiques et les glaciers ne sont plus des choses mais des êtres vivants, des partenaires de l’existence quotidienne dont nous dépendons intimement. Pas de doute : ils sont parmi nous, avec nous. C’est pourquoi tout ce qui les affecte aujourd’hui nous affecte également.
Ce livre est un éloge des vies inattendues. C’est aussi une réflexion sur la discrétion comme art de cohabiter avec des entités non humaines.
Sans ciel ni terre
Paroles orphelines du génocide des Tutsi (1994-2006)
Rédigés en 2006 à l’initiative d’une association rwandaise de rescapés, dans une perspective testimoniale et de catharsis psychologique, ces témoignages d’enfants devenus entre-temps des jeunes hommes et des jeunes femmes, racontent en trois scansions chronologiques souvent subverties ce que fut leur expérience du génocide, de la « vie d’avant » puis de la « vie d’après ». Leurs mots, le cruel réalisme des scènes décrites, la puissance des affects exprimés, livrent à l’historien une entrée incomparable dans les subjectivités survivantes et permettent, aussi, d’investir le discours et la gestuelle meurtrière de ceux qui éradiquèrent à jamais leur monde de l’enfance.
Le livre tente une écriture de l’histoire du génocide des Tutsi à hauteur d’enfant. Il donne à voir et à entendre l’expression singulière d’une expérience collective, au plus près des mots des enfants, au plus près du grain de la source. Tentative historiographique qui est aussi une mise à l’épreuve affective et morale pour l’historienne face à une source saturée de violence et de douleur. Loin des postulats abstraits sur l’« indicible », le livre propose une réflexion sur les conditions rendant audibles les récits terribles d’une telle expérience de déréliction au crépuscule de notre tragique XXe siècle.
C'est la guerre
Petits sujets sur la violence du fait guerrier (XIXème -XXIème siècle)
La lettre d'un homme décrivant à sa femme ce qu'il reste de leur maison après qu'elle fut rasée par l'artillerie allemande ; la canne sculptée par le Poilu Claude Burloux dans la boue d'une tranchée ; le combat de la veuve Maupas pour la réhabilitation de son mari ou encore la présence de la délégation des gueules cassées à Versailles en 1919 sont autant de « petits sujets sur la violence du fait guerrier». Stéphane Audoin-Rouzeau, directeur d'études à l'EHESS et président du Centre International de recherche de l'Historial de la Grande Guerre, aime cette micro-histoire, le temps court (le plus court possible parfois), l'incident (souvent minuscule), l'objet isolé ou l'image unique, et finalement l'acteur social dans sa singularité irréductible.
« L'activité guerrière constitue un sujet d'une telle ampleur, d'une telle richesse, d'une telle capacité de transformation que mieux vaut peut-être renoncer à la saisir tout entière pour ne s'attacher, après tout, qu'à quelques-unes de ses anfractuosités. C'est le pari de ce livre, soucieux de rester au plus près des contemporains de la guerre, de leurs pratiques, de leur corps, des objets qu'ils ont fabriqués et tenus dans leurs mains. Au plus près possible, en tout cas. »
Une française dans la tourmente
Madeleine Gex – Le Verrier
Dans cet ouvrage, publié à Londres en décembre 1942 et jamais réédité depuis 1945, l'auteure retrace en détail son propre parcours depuis les jours dramatiques de juin 1940 jusqu'à son arrivée en Angleterre et son engagement dans la France libre, un peu plus d'un an et demi plus tard, à la toute fin de l'année 1941.
Conçu et rédigé dans le feu de l'action ou presque, c'est-à-dire sans attendre l'après-guerre, le livre possède d'abord la fraicheur d'un témoignage livré à vif. Récit précurseur, il figure au rang des tous premiers témoignages à paraître sur l'effondrement de la France et ses conséquences immédiates.
D'une richesse rare, les pages de ce livre constituent bien une source de première main sur une période certes brève mais à la densité événementielle hors-norme.
Stile moderno.
Saggi di estetica sociale
. F. Peri
Il filo che lega le riflessioni di Simmel, nella prospettiva originale proposta dai curatori, è quello dell'estetica sociale, ovvero lo studio dei fenomeni sociali alla luce dei metodi attinti dall'estetica, intesa sia come teoria della percezione sensibile sia come teoria dell'arte. Unendo l'interesse per le costanti antropologiche a un più sociologico «senso intensissimo del presente», Simmel ci insegna a riconoscere nell'estetica una dimensione costitutiva della società umana e a distinguere le modificazioni storiche del sensorio promosse dall'avvento del moderno stile di vita. Giochi di sguardi e di odori, ornamenti e corteggiamenti, ponti e porte, manici e cornici, mode e tipi urbani, fiere industriali e trasformazioni della sensibilità: l'estetica sociale non è solo un capitolo imprescindibile della filosofia di Simmel, ma un pensiero vivente, ancora valido per esplorare la nostra estetica quotidiana e per comprendere le trasformazioni della società contemporanea.
Puissante et fragile, l'entreprise en démocratie
Dénoncées par certains penseurs radicaux, les grandes entreprises transformées par la mondialisation et les excès de la finance seraient un danger mortel pour la démocratie. Pour d’autres, elles devraient au contraire protéger les populations, contribuer au financement de la solidarité, lutter contre le changement climatique… Bref, être le lieu où s’élabore le bien commun et où se prennent les décisions pour la collectivité. Soumise à l’impératif de la rentabilité, l’entreprise peut-elle et devrait-elle devenir le lieu privilégié de l’action politique ?
C’est la question à laquelle répond ce livre éclairant, qui ne cède ni à la tentation de la dénonciation ni à celle de la complaisance.
Avec une thèse forte : la place et le rôle de l’entreprise dans notre société sont la grande question de la démocratie du XXIe siècle. Il faut repenser l’entreprise pour sauver la démocratie.
Révolutions françaises du Moyen âge à nos jours
Monarchie absolue, Consulat, Empires, République présidentielle : la France semble mariée depuis des siècles avec une certaine idée, verticale, du pouvoir et son corollaire, la garantie de l'ordre public. Or, cette quête marche de pair avec une instabilité chronique, témoignage d'une fronde récurrente du peuple contre les détenteurs du pouvoir. Elle se conjugue avec une autre instabilité qui, au sommet, a longtemps opposé le trône à la noblesse avant que la Révolution de 1789 ne vienne perturber le jeu et rebattre plusieurs fois les cartes jusqu'en 1870. Au final, la France aura connu en moins de deux siècles deux empires, trois types de monarchie (Ancien Régime, Constitution de 1791, Chartes de 1814 puis de 1830) et cinq républiques.
Quel est le déroulement de ces troubles majeurs qui remontent au Moyen Âge et dont la longue crise des Gilets jaunes forme la dernière manifestation après la Ligue, la Fronde, la Révolution française, les Trois Glorieuses, la Commune, Mai 68... et bien d'autres ? Quel fut à chaque fois le détonateur ? Le rôle exact du peuple ? Et, d'ailleurs, de quel peuple parle-t-on ? Comment le pouvoir en place a-t-il répliqué et avec quelles forces ? Dans quelles circonstances précises ? Enfin, pourquoi et comment a-t-il été plusieurs fois renversé ?
C'est à ces questions que les seize auteurs ici réunis, historiens et journalistes du Point, répondent dans des contributions qui font revivre les heures les plus mouvementées de notre histoire, afin de mieux comprendre cette autre " exception " française.
Napoleon and De Gaulle: Heroes and History
Historians have taught us that the past is not just a tale of heroes and wars. The anonymous millions matter and are active agents of change. But in democratizing history, we have lost track of the outsized role that individual will and charisma can play in shaping the world, especially in moments of extreme tumult. Patrice Gueniffey provides a compelling reminder in this powerful dual biography of two transformative leaders, Napoleon Bonaparte and Charles de Gaulle.
Both became national figures at times of crisis and war. They were hailed as saviors and were eager to embrace the label. They were also animated by quests for personal and national greatness, by the desire to raise France above itself and lead it on a mission to enlighten the world. Both united an embattled nation, returned it to dignity, and left a permanent political legacy--in Napoleon's case, a form of administration and a body of civil law; in de Gaulle's case, new political institutions. Gueniffey compares Napoleon's and de Gaulle's journeys to power; their methods; their ideas and writings, notably about war; and their postmortem reputations. He also contrasts their weaknesses: Napoleon's limitless ambitions and appetite for war and de Gaulle's capacity for cruelty, manifested most clearly in Algeria.
They were men of genuine talent and achievement, with flaws almost as pronounced as their strengths. As many nations, not least France, struggle to find their soul in a rapidly changing world, Gueniffey shows us what a difference an extraordinary leader can make.
Amérique centrale 1979-2020
Permanence et réaménagement du jeu des concurrents pour le pouvoir
Problèmes d'Amérique latine
2020/1, n° 116
Comment comprendre la révolution sandiniste de 1979 ? Que dire des projets souvent contradictoires dont elle fut l’étendard ? Que penser des références aux droits de l’homme et des appels à une démocratie d’un type nouveau que ses dirigeants lancèrent ? Quelles furent les conceptions des droits humains dont se réclamèrent différents acteurs tant lors des premiers moments de la révolution sandiniste, puis lors du conflit sandinistes/contras ? Que penser de la situation de crise généralisée et de longue haleine qui prévaut au Honduras ? Comment analyser les dix années de gouvernement du Front Farabundo Marti de libération nationale (FMLN) au Salvador ? En quoi le FMLN, non seulement, instaura-t-il de nouvelles formes de gouvernement mais procéda-t-il aux réformes structurelles pour lesquelles ses militants prirent les armes dans les années 1980 ?
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CITÉ SÉPARÉE –THE FIGURE OF MIGRANT IN EUROPE
Séminaire - Vendredi 20 mai 2022 - 09:30AgorAkademi investigates the emancipatory potential of public space in multicultural societies. Since Ancient Greece, the participation of citizens to agora, to public life, has been at the center of reflections on democracy in Europe. With the dynamics of (...)
Réseau international des chercheuses et chercheurs à l’épreuve des violences extrêmes (RIVECE)
Rencontre - Mardi 10 mai 2022 - 14:00L’effet des violences extrêmes sur les sujets qui les étudient participe du phénomène de la violence extrême. Il en est un des effets, non seulement collatéral, mais plus encore fonctionnel. Ces violences ne s’arrêtent jamais aux limites des corps martyrisés. (...)
Public Space Democracy. Performative, Visual and Normative Dimensions of Politics in a Global Age
Rencontre - Vendredi 25 mars 2022 - 14:00Public Space Democracy. Performative, Visual and Normative Dimensions of Politics in a Global Age is a book edited by Nilüfer Göle. The volume is the result of a Nomis research project titled “PublicDemoS” (2016 – 2020). Researchers from different discipl (...)