Nommer c’est identifier, reconnaître et définir ce qui est de ce qui n’est pas, mais nommer c’est aussi réduire et assigner le sujet dans sa complexité. Quels sont les choix de la désignation que nous faisons et quels sens attribuons-nous aux sujets/acteurs de nos terrains ? Comment la manière dont on définit nos sujets détermine nos terrains, influence nos observations et les catégories d’analyse que nous employons ? Comment finalement nos sujets et la manière dont on les identifie, nous amène à définir l’objet et l’approche de nos recherches : islam de marché, islam politique, islam au quotidien, etc. ? On peut aussi se poser la question de l'adéquation entre la manière dont la/le chercheur.e identifie ses sujets et son objet de recherche et la manière dont les acteurs/actrices eux-mêmes s’identifient et se reconnaissent dans ces désignations. Si pour certain.es, il semble facile de les identifier et de les nommer, pour d’autres, des multipositionnements ou encore la manière dont est définie la catégorie d’analyse préétablie rend plus difficile le processus d'identification. À cela s’ajoutent la perte d’information liée aux assignations et la nécessité de nommer en dialogue avec le contexte d’élaboration et de production de savoirs.

Cette table ronde propose de discuter et de réfléchir sur les désignations et les termes employés pour nommer nos sujets et objets de recherche à partir de nos travaux sur l’islam contemporain dans ses différentes manifestations sociales.

Avec les interventions de

Hicham Benaissa, chercheur associé GSRL EPHE

Warda Hadjab, doctorante Cespra EHESS

Wajdi Limam, doctorant CRESPPA Université Paris 8

Marie Claire Willems, chercheure associée Sophiapol Université Nanterre Dilek Yankaya, maîtresse de conférence Mesopolhis Sciences Po Aix

Discutante Bochra Kammarti, chercheure associée Cespra EHESS, Ladyss Université Paris 1