Type d'événement, date(s) et adresse(s)Séance spéciale de séminaire

EHESS (salle 25 A) - Campus Condorcet, 2, cours des Humanités, Aubervilliers

Conférence de Vincent Bloch : "Communisme et révolution à Cuba"

Conférence de Vincent Bloch : "Communisme et révolution à Cuba"

Conférence de Vincent Bloch, sociologue et anthropologue au Centre d'études sociologiques et politiques Raymond Aron (Cespra), dans le cadre du programme de recherche "Guerres, guerres civiles, révolutions"

Les dirigeants au pouvoir à Cuba ont réduit toute la trame historique de l’île à une lutte pour l’égalité et la justice sociale, frustrée par le pouvoir colonial espagnol puis l’impérialisme américain, avant que la guérilla du Mouvement du 26 Juillet, dirigée par Fidel Castro, ne permette le « triomphe de la Révolution ». Certains historiens de la Révolution cubaine expliquent le « virage communiste » de 1961 par un complot ourdi de longue date par Fidel Castro et son entourage, tandis que d'autres l'inscrivent dans le contexte propre à la Guerre Froide, qui selon eux ne laissait face à l’hostilité des États-Unis que l’option d’une alliance avec l’Union Soviétique. 

Il est néanmoins impossible, d’une part, de rendre compte de la cassure révolutionnaire à Cuba en se limitant à une analyse de la configuration armée et des intentions des acteurs politiques, au gré de circonstances imprévisibles, et, d’autre part, de réduire le processus révolutionnaire à un projet nationaliste alimenté depuis la première guerre d’indépendance en 1868 par des frustrations fonctionnelles. Cette conférence aura pour objectif de décrire la mise en forme idéologique de la révolution cubaine et l’établissement d’un nouveau système de règles à partir de l’interaction entre les répertoires de l’action collective et les modes de soutien au nouveau pouvoir, afin de comprendre comment un nouveau régime politique s'est constitué à partir de la refonte du droit, du relai et de l'appui des communistes et de la création des organisations qui ont fourni une assise bureaucratique au nouveau pouvoir, sans pour autant priver les individus de toute marge de manœuvre et forme de quant-à-soi.  

 

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