Type d'événement, date(s) et adresse(s)Conférence

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Le "Trip gréco-latin" de Michel Foucault et la problématique du sujet

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Le "Trip gréco-latin" de Michel Foucault et la problématique du sujet

Loin de restaurer la souveraineté du sujet mise à mal dans ses premiers textes non parfaitement immunisés contre le structuralisme ambiant, les derniers travaux de Foucault, notamment ses cours au Collège de France inhérents aux « techniques de soi », et ses nombreuses conférences aux États-Unis, problématisent le rapport entre sujet et vérité. Au cours du « “trip” gréco-latin » (Courage de la vérité, p. 3) où elles s’inscrivent, les ultimes recherches de Foucault insistent également sur les formes historiques de subjectivation polymorphes auxquelles peut éventuellement prétendre l’individu. Le sujet émerge ainsi au carrefour de techniques de domination et de techniques de soi, au pli de processus de subjectivation qui rencontrent des procédures d’assujettissement. Sacrifiant une fois encore à l’hypothèse de la discontinuité qu’il affectionne, Foucault postule une cassure irrémédiable entre un sujet de vérité et un sujet de la vérité. Si, jusqu’au XVIe siècle, le rapport du sujet à la vérité assurait la transformation éthique du sujet connaissant, à partir du « moment cartésien », le travail indispensable de modification du sujet ne serait plus, prétend Foucault, un préalable indispensable à la connaissance.


Rétif aux visées téléologiques de l’histoire et habile à en cerner les discontinuités — ou inversement à épingler des continuités insoupçonnées —, Foucault avance l’idée selon laquelle la modernité philosophique commencerait le jour où, « [...] tel qu’il est, le sujet est capable de vérité mais que, telle qu’elle est, la vérité n’est pas capable de sauver le sujet » (Herméneutique du sujet, p. 20). C’est cette ultime discontinuité que ma communication souhaiterait mettre en question en proposant l’hypothèse d’un « sujet post-cartésien » chez qui la manière de dire et de vivre serait indissociable ; où la pertinence du discours (logos) se manifesterait dans une tâche à accomplir (ergon)et où l’injonction du souci de soi ne saurait faire l’économie du souci d’autrui.

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