Type et date de soutenanceSoutenance de thèse

Peuples autochtones en espace de front pionnier. Dynamiques agraires et changement social dans les communautés miskitues de la région forestière du Nord-Est nicaraguayen

Florent Leo

Résumé :

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Toutes les communautés miskitues du Nord-est nicaraguayen ont obtenu des titres fonciers communaux, à l’échelle d’un regroupement de villages constituant un territoire autochtone, rendant leurs terres inaliénables, imprescriptibles et insaisissables. Pourtant, depuis la fin du conflit armé en 1990 et la démobilisation des forces engagées, la colonisation de nouvelles terres par des tiers métis hispanophones, que ce soit pour l’orpaillage ou pour semer des prairies en vue de spéculer et/ou d’élever des bovins, un phénomène connu au Nicaragua sous le nom de « frontière agricole », s’accélère sur les derniers territoires miskitus véritablement boisés avant d’atteindre le fleuve Wangki, marquant la frontière entre le Nicaragua et le Honduras. Au sein des communautés, les familles miskitues sont engagées dans divers systèmes de production et stratégies de subsistance complexes, lesquelles, dépassent le simple cadre agricole. Depuis le conflit armé des années 1980 opposant contras et sandinistes, le changement social et politique accéléré impacte l’économie morale des communautés. Le processus de différenciation entre les ménages présente des disparités notables entre les villages miskitus, qu’ils soient isolés ou davantage confrontés à l’expansion du front pionnier. Ces inégalités sociales entre les Miskitus se reflètent notamment dans la répartition très inégale de la propriété foncière. Cette recherche porte alors sur l'étude comparée des dynamiques agraires, du processus de différenciation sociale inter et intra-ethnique, ainsi que sur le changement social en réalisant le portrait de différentes communautés autochtones situées dans trois territoires miskitus de la forêt sempervirente de l'Atlantique Nord (Tasba Pri, Li Aubra et Li Lamni), inégalement soumis au front de colonisation, pour mieux en analyser l'impact et comprendre l'explosion des violents conflits sociaux qui lui sont liés.

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Jury

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  • M. Gilles Bataillon (Directeur de thèse), EHESS
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  • M. Philippe Bourgois, Université de Californie à Los Angeles (UCLA)
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  • Mme Ludivine Eloy, CNRS
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  • Mme Nadège Garambois, AgroParisTech
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  • M. Eric Léonard, IRD
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  • Mme Evelyne Mesclier, IRD
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