Type et date de soutenanceSoutenance de thèse

Représentations fictionnelles du procureur dans les films sur la justice des crimes de masse. De Nuremberg à nos jours

Sandrine Weil

Résumé

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Le procureur est un personnage de la scène judiciaire sur lequel l’intérêt se porte assez peu. Pourtant, et en particulier dans les procès pour violences de masse, il est au centre de la procédure et porte la plus lourde responsabilité, celle de l’intérêt général et de la société. C’est à lui qu’il appartient en effet de requérir au nom des victimes, de leurs familles et de l’humanité. Peu de recherches ont été consacrées à l’étude du procureur dans les procès pour violences extrêmes. Encore moins à sa représentation fictionnelle. Cette thèse, qui associe droit, cinéma et histoire, se propose d’étudier ce personnage tel qu’il est représenté dans les fictions cinématographiques portant sur ou évoquant la justice des crimes de masse. Le rôle du procureur dans la justice pénale internationale et sa place dans le procès sont approchés à partir d’un examen de l’origine et de l’évolution des qualifications de génocide et de crime contre l’humanité, et plus généralement de la justice appliquée aux violences extrêmes. Une enquête, qui porte sur la représentation fictionnelle de son personnage au travers de quatorze films constituant le corpus principal, est présentée. Plusieurs éléments semblent se dégager de la représentation cinématographique de ce personnage : les réalisateurs privilégient une représentation héroïque du procureur qui apparaît comme une sorte de « héros combattant », qui, notamment, affronte les criminels au nom des victimes, animé par sa foi dans la justice, ses institutions et la justesse de sa mission.  Mais les fictions prennent aussi en compte une réalité historique et juridique, en représentant le procureur comme faisant face à une série d’épreuves, se heurtant à des oppositions fortes qu’elles soient institutionnelles (États ou groupe politiques) ou individuelles. Le procureur apparaît finalement comme fournissant une sorte de prétexte au réalisateur, lui permettant une contre-enquête fictionnelle pour redonner ainsi sa chance à l’histoire et à la justice passée. Le procureur devient en quelque sorte, par le biais de la fiction, un héros rédempteur.

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Jury

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  • M. Vincent Duclert (Directeur de thèse), EHESS
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  • Mme Anne-Laure Chaumette, Université Paris Nanterre
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  • M. Thomas Hochmann, Université Paris Nanterre
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  • M. Ophir Levy, Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis
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  • Mme Sabina Loriga, EHESS
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  • Mme Judith Lyon-Caen, EHESS
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  • Mme Annette Wieviorka, CNRS
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